Compact Disc/Album/Cassette, avec ses pochettes dépouillées à l'extrême et déclinées selon le format, n'était pas uniquement un clin d'œil visionnaire à ce qu'allaient devenir les rayons de nos supermarchés avec les marques génériques (faites un tour à Carrefour, un de ces samedis) mais aussi un produit à utilisations multiple.
Outre ses propriétés incontestables de réveil-matin (FFF), Compact Disc/Album/Cassette peut servir de substitut aux vitamines et autres substances énergisantes (Rise), de calmant pour des voisins trop bruyants* (Fishing), de calmant pour l'auditeur après tant d'adrénaline (Round), de défoulant physique (Bags), d'hymne de rupture (Home) et de mantra du guerrier moderne avec Ease, dont l'introduction hypnotisante séduisait même ma pauvre mère avant de lui faire péter sec les tympans.
Produit avec soin par John(ny Rotten) Lydon et l'excellent Bill Laswell, Compact Disc/Album/Cassette a été réalisé avec des éléments soigneusement choisis et quelque fois rares : Ginger Baker (Le Super Batteur de Cream), Steve Vai (dont la guitare est bien agréable quand on lui dit quoi jouer, n'est-il pas, Frank ?) et Ryuchi Sakamoto (dont les apparitions sont toujours un délice).
Ce concentré de colère ne quittera jamais ma discothèque. Il est trop utile en territoire hostile.
*En cas de résistance de la part des voisins, Flowers of Romance, des mêmes allumés, peut venir à bout des plus récalcitrants, surtout en jouant du volume quand ils essaient de s'endormir après leurs vocalises incontrôlées. Mais nous y reviendrons, la guérilla urbaine mérite plus qu'une astérisque.
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