Plus étoffée que Broken Down Comforter Collection, précédente compilation de raretés, Concrete Dunes permet de mesurer le chemin parcouru entre des débuts post-grunge parfois houleux (Kim You Bored Me to Death, Wretched Songs) et des ballades tomenteuses à souhait, à ranger entre Sparklehorse et les Flaming Lips, comme l'intouchable 12-PAK-599. Plus loin, For the Dishwasher, une ode sans fard au lave-vaisselle domestique (thème central de The Sophtware Slump, chef-d'œuvre du groupe), est l'une des pépites enfouies de ce disque, qui offre suffisamment de matière pour attendre avec envie le troisième album officiel des Californiens volants. (Inrocks)
Le bonheur est parfois au coin des bacs quand on y découvre inopinément un disque non identifié de l'un des groupes les plus passionnants de ces cinq dernières années. En manque depuis la sortie, en 2000, de l'inusable The Sophtware Slump, frémissant d'impatience dans l'attente d'un nouvel album, on est d'abord appâté par l'intitulé dudit objet. Des raretés, de l'inédit, du morceau rare, promet ainsi la pochette. De quoi combler les oreilles du fan : faute de grives neuves, on va pouvoir se gaver de vieux merles inconnus. Pourtant, à l'ouverture, les sensations fortes sont bien loin d'être au rendez-vous. Et les promesses du packaging s'évanouissent vite, en un "pschitt" tout chiraquien. En réalité, ce Concrete Dunes, dont le groupe s'est vigoureusement désolidarisé via son site Web, apparaît comme un clone du Broken Down Comforter Collection sorti en 1999, regroupant les premiers maxis et autres faces B de Jason Lytle et sa bande. Et si les chansons sont toujours aussi remarquables, on ne trouve en guise d'inattendu ou de curiosité que trois morceaux anciens, certes parfaits et youngiens en diable, mais qui peinent à faire oublier la sensation persistante et désagréable de s'être fait escroquer. À l'avenir, on continuera donc à se ruer sur les albums de Grandaddy. Mais, c'est décidé, on boycottera Lakeshore.(Magic)