Ceramic Dog – Connection (2023)
Je suis un peu abonné à Ceramic Dog dont je ne rate aucun album, sauf ceux devenus inaccessibles, because des tirages compliqués avec une distribution confidentielle. Il faut dire que je n’ai jamais été déçu par la formation, tout de même, juste formidable. Marc Ribot à la guitare, à la basse, au dobro et au chant, Shahzad Ismaily à la basse, à l’électro et au chant et Ches Smith batteur, percussionniste et chanteur également.
Ils sont tous les trois aux compos sauf sur un titre, et Ribot a écrit les paroles, souvent noires et révoltées. On ne peut pas appeler ça un album de jazz, ça dépasse de partout, ça regarde côté punk, noise, rock et impros non calibrés. C’est rageur, en colère, ça balance et envoie, et surtout ça part dans toutes les directions, y compris, et surtout, là où on ne s’y attend pas.
« No Name » par exemple est tout à fait surprenant, on ne sait trop où on est, musique de boîte pour s’éclater sur le Dance Floor ? Une parenthèse encore inexpliquée…
« Heart Attack » qui suit, comme un direct sur le ring remet le nez droit. Mais mon titre préféré c’est sans doute « Swan » avec l’extraordinaire James brandon Lewis qui est là en tant qu’invité et qui apporte toute sa rage de jazzeux, le truc est immense, mais d’autres préféreront probablement les assauts plus rock, vengeurs, décapants, ou bien ce titre de onze minutes que l’on croirait surgit des soixante-dix, vers la fin de l’album...
Le morceau qui ouvre, « Connection », imparable, dans la tradition Ribot des ouvertures percutantes. Les pièces rentre-dedans par la porte arrière, sont foison également, ça sent l’urgence, avec une pointe de désespoir même, de quoi coaguler la révolte…
Mais il y a également « Order of Protection » avec Greg Lewis à l’orgue Hammond B3, et là j’aime sans condition, et cette guitare me va bien, elle m’emmène loin et me fait passer la porte, vers les moments anciens des années qu’on aime par ici, c’est chaud et immersif, on pense même à Carlos Santana des grands jours, c’est dire !
« Crumbia » le dernier titre, avec Oscar Noriega à la clarinette et Anthony Coleman à l’orgue farfisa, termine l’album sur une note joyeuse et festive, de quoi donner à cet album assez extraordinaire et même extravagant, une nouvelle couleur encore !
Ribot il est fou, fou, fou…