Howard Shore et Metric transposent habilement en textures sonores et musicales la jonction entre un environnement extérieur hostile – la montée en puissance de « Rat Men » suit les troubles urbaines et leur impact sur notre protagoniste principal – et une vie intérieure marquée, elle aussi, par une profonde remise en question : les pistes défilent sans que ne s’estompe l’impression de confinement, preuve de la renaissance d’Eric Packer en suicidaire soucieux de conserver une mainmise totale sur son temps. Chaque piste offre ainsi une déclinaison de l’état d’esprit de l’homme d’affaires, développe davantage une facette de sa personnalité. La chanson de K’Naan « Mecca » apporte un soupçon de sensible au sein d’une œuvre déstructurée et rugueuse qui participe à l’atmosphère anxiogène du long-métrage de David Cronenberg.