http://funkyoudear.com/2011/08/05/cults-cults/
Tennis, Summer Camp, Chalk And Numbers... 2011 pullule de duos « early 60′s revival ». Il serait facile de considérer Cults comme « un de plus ». Leur très rapide ascension, débutée en 2010 avec le tube ultra-efficace Go Outside, participerait à l'idée que ce groupe ne mérite pas grande attention. Et pourtant! Sous une première couche légère, 60′s easy listening et ado-joyeuse, se cachent des aspects plus sombres et des sonorités très modernes. Malgré la jeunesse de ce duo et quelques faiblesses qui y sont liées, Madeline Follin et Brian Oblivion font preuve d'une connaissance impressionnante des codes de la pop du début des années 60.
Ces codes, c'est ceux de Joe Meak et Phil Spector. Un clin d'oeil est fait à ce dernier sur les breaks de Abducted et Bumper où l'on retrouve la célebre intro de Be My Baby des Ronettes. Toujours à la manière des girls band des années 60 (The Crystals, The Supremes), la voix est mise en valeur et se détache au premier plan avec une bonne dose de reverb. A ceci sont ajoutés des effets digitaux, peut-être pour corriger quelques difficultés de justesses (Most Wanted 0:53), mais surtout parce que nos deux new-yorkais tiennent à moderniser ces codes. Et ce, à coup de synthés et des samples comme sur Walk At Night.
Les textes sont légers, le genre de complaintes adolescentes qui, avec du recul, nous semble ridicules, mais que l'on a tous eu envie de scander. Les mélodies sont simples, mais Madeline les chante avec puissance et conviction. Des contrastes parcourent l'album, alors que la candeur domine, on nous lâche un « So fuck you » sur Never Heal Myself. Sur l'excellent Bumper, un dialogue lui/elle, Madeline chante « I threw his shit on the floor » suivi d'un tout joli « la la la la ».
Il était courant, dans les années 60, de sortir une série de 45t avant un premier album. De cette manière, le groupe a publié sur le net plusieurs singles et l'album au final se présente presque comme une compilation, un « Greatest Hit ». Les 3 titres d'ouverture : Abducted, Go Outside, You Know What I Mean, sont des tubes qui pourraient figurer sur bien des top listes 2011. Le reste de l'album souffre légèrement de cette ouverture, mais il est agréable de constater qu'ils n'ont pas voulu simplement décliner une formule, mais s'efforcer de nous livrer un album riche et intéressant. Certes, il ne dure que 35 minutes, mais rien n'est à jeter. Une fois terminé, on a juste envie de le réécouter.