Unique disque live d'Obituary, le bien, et ironiquement, nommé Dead s'inscrivait lors de sa sortie, de prime abord, comme le témoignage sonore tardif d'une formation réputée depuis ses débuts pour la qualité de ses prestations scéniques. D'un public parti vers d'autres horizons plus noirs depuis le mitan de la décennie, à un groupe dont certains membres ne cachaient plus leur lassitude, la mention dudit album tendait à indiquer paradoxalement que les floridiens n'étaient finalement pas encore totalement décédés. Auteurs d'un récent et (toutefois) convaincant Back from the Dead qui présentait, bon an mal an, une formation portée à bout de bras par le guitariste Trevor Peres, Obituary débutait quelques semaines avant la sortie officielle de ce cinquième album studio leur nouvelle tournée européenne par l'Allemagne, suivie quatre mois plus tard par son pendant nord-américain. Deux ans après Entangled in Chaos de Morbid Angel, et six mois avant la sortie de When Satan Lives de Deicide, Dead se présentait en somme comme un nouveau testament live d'un des groupes majeurs de la scène death metal US du début de la décennie 90.
"All the way from Tampa, Florida, Obituaaary...". Coproduit par le groupe et Jaime Locke, producteur de Back from the Dead, et enregistré lors d'un concert donné le 10 septembre 1997 à Boston, Dead s'attache, sans surprise, à couvrir l'entière discographie des floridiens. Avec près d'un tiers de la set-list provenant de leur dernier disque en date, les nouvelles compositions d'Obituary confirment, au besoin, l'empreinte groovy de la prestation irréprochable des cinq musiciens. Plus surprenant, alors que la facilité aurait été sans nul doute de proposer un florilège des deux premiers albums, le groupe s'attache au contraire à privilégier les titres de leur répertoire les plus en phase avec le groove morbide de Back from the Dead. De ce choix iconoclaste et à rebrousse-poil, qui en déconcertera plus d'un, les seuls rescapés du premier album culte sont ainsi 'Til Death et Slowly We Rot en guise de rappel. Qu'importe. Au-delà de cette déception première, le groupe enchaine les classiques, de Turned inside Out à Cause of Death, avec les nouveaux brûlots, Threatening Skies ou By The Light, sans qu'à aucun moment la motivation des musiciens ne puisse être remise en cause.
D'un John Tardy impérial aux matraquages en règle des fûts par son frangin Donald, sans oublier la Stratocaster de Trevor Peres, Obituary livre un concert d'une rare cohésion, et signe la fin du premier chapitre de la formation, avant leur retour au mitan des années 2000.
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