La fin du voyage

Deathconsciousness fait parti de ces pépites méconnues du grand public, tant il est mystérieux et sombre sur son côté musical et dans ses paroles.
Parce que voilà, en quasiment 1h30 il nous fera vivre un voyage pour le moins particulier, dont on ne sait pas vraiment si l'on se sent bien ou non après l'avoir écouter. Effectivement l'album est sombre, effectivement pendant l'écoute nous sommes pris d'un sentiment particulier et effectivement parfois il n'est pas forcément "facilement écoutable" de par certains passages dissonants mais ce sont aussi des qualités.
Dans ce condensé de noirceur pure se trouve néanmoins un certain espoir, une certaine grâce qui nous permet d'avancer et de découvrir ce que l'album veut nous dire. Non par les paroles mais par la structure de l'album, les morceaux s'enchainent d'un manière à raconter quelque chose, à faire ressentir quelque chose. Et je suis prêt à parier que cela correspond à ce que Dan et Tim ont ressentit durant les 5 ans d'enregistrements de Deathconsciousness (Dan Barett faisant fasse au deuil de son père à cette période).

L'album démarre sur un morceau instrumental doux et léger, mais qui n'en n'est pas forcément moins sombre pour autant, cela se confirme avec l'arrivée brutale de la basse omniprésente de "Bloodhail", noirceur qui sera aussi appuyée dans les premières paroles :

I feel the top of the roof come off, kill everybody there

La suite pourrait se résumer à la vie morne, monotone à la quelle chaque être humain fait face à certains moments, comme par exemple le fait d'écouter de la musique, comme dans " Waiting for black metal records to come in the mail " et qui change de style soudainement pour devenir du rock plus rapide, plus agressif, du métal.
Deathconsciousness va nous épuiser, pour nous amener insidieusement de plus en plus profondément dans la mort de la conscience, pour nous achever avec "I don't love".

I don't want to live like this anymore, I don't want to live at all

Comme si l'album voulait en finir, il nous emmène avec lui dans sa chute avec son incroyable morceau " Earthmover ". Son ambiance très calme dans la première partie du morceau nous invite à nous détendre, à nous calmer et à accepter la fin.

Just what words should come out? But "We wish we were dead"

La deuxième partie du morceau qui est assourdissante nous indique la dernier souffle que nous poussons, comme la flamme qui s'éteint quand la bougie se consume entièrement, nous sommes à la fin du voyage.

Deathconsciousness est un chef d'œuvre, tant dans son ambiance que dans ses paroles qui relèvent de la poésie à certains moments. De plus c'est un album complet avec beaucoup de genre qui sont toujours utilisé à la perfection, il y a forcément un morceau auquel nous serons sensible tant il est diversifié. C'est ce qui en fait sa force, réunir des gens issus de différents genre pour nous retrouver dans une œuvre touchante le temps d'un instant.