Intimité et subtilité sont au cœur de la partition qu’offre James Newton Howard au film de Zwick, Defiance. Porté par le violon mélancolique de Joshua Bell, les motifs se jouent, se perdent et se rassemblent enfin, à l’instar des protagonistes du long-métrage. Les sonorités hébraïques ouvrent l’œuvre et la ferment, délivrant au passage un thème bouleversant, mais sont délaissées pour accueillir une orchestration à la fois plus classique et plus universelle. Si la tristesse est bien présente ici, elle se voit contrebalancée par des percées lumineuses où jaillit, pour un temps, l’espérance : le rythme s’accélère, quelque chose s’ouvre (« Camp Montage », par exemple). Sa rigueur musicale et sa retenue dramatique atteste le profond respect qui anime Newton Howard qui refuse de tomber dans le pathétique le plus scolaire et excessif. Defiance est une œuvre raffinée et rugueuse qui mobilise en sourdine une énergie humaine assez incroyable, semble balayée par tous les vents de l’espoir et de l’infortune.