Deliverance
7.7
Deliverance

Album de Opeth (2002)

Malgré des qualités largement reconnues par une majorité de fans, je trouve tout de même qu'on a accordé une petite place dans la discographie d'Opeth pour ce "Deliverance". Parfois oublié par certains, parfois boudé par d'autres, toujours est-il que quand je parle d'Opeth à un initié, on me cite forcément les hits du groupe ("Windowpane", "Burden"...), l'album "Orchid" ou "Blackwater Park", et on évite toujours de me parler d'albums comme "Deliverance". C'est triste au fond, mais j'ai le sentiment que ces personnes ne font pas ce cruel oubli spécialement dans le but de nuire à cet album : ils l'oublient, tout simplement. Peut-on leur en vouloir ?
Il est vrai que "Deliverance" est vraiment mal entouré : d'un côté, t'as "Blackwater Park", ZE disque d'Opeth sur lequel tous les fans se touchent et de l'autre côté, t'as le gentil "Damnation", l'album d'Opeth pour les gens qui n'aiment pas Opeth (pas de voix gutturales, pas beaucoup de disto...). Pas étonnant qu'être né entre ces deux là, c'est être la proie de l'oubli.

Alors "Deliverance" veut être entendu bordel de merde ! Et il le fait savoir ! La batterie furieusement déchainée qui surgit dés les premières secondes nous indique une bonne chose : Opeth va être brutal sur toute la ligne avec cet album. Tout en restant progressif bien sur, sinon ce n'est pas vraiment Opeth. Cinq titres longs et une sorte de transition de 2 minutes parsèment l'oeuvre, cinq titres gorgés à la fois de violence, d'émotions noires, et d'agressivité. La structure des morceaux est beaucoup plus proches des premières lettres de noblesse du groupe, comme "Orchid", mais surtout comme "Morningrise".
La batterie au début "Wreath" est donc comme l'étincelle qui met le feu aux poudres. Peu de chant clair ici, il faut marquer les esprits. Sans s'en rendre compte, ça explose déjà du côté de la pièce éponyme qui continue le boulot à merveille. On retient également "A Fair Judgement", moins violente mais plus appliquée, avec davantage de chants clairs, davantage de riffs tranchants, un solo incroyablement beau... la pièce maitresse de l'album, à n'en point douter.

La mélancolie de "For Absent Friends" repose un peu les oreilles, même si "A Fair Judgement" marquait déjà une petite fracture par rapport aux deux premiers titres. Les derniers morceaux sont de très bonne facture, mais la fin de "By the Pain I See in Others", le titre le plus long ici, parait un peu à bout de souffle. On est habitué à avoir des longues pièces avec Opeth, mais à la fin de chaque album, c'est le même constat, on sort presque épuisé. Ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi, la Musique peut reposer autant qu'elle peut épuiser, en bien ou en mal.

Au final, un excellent album, pour toutes les raisons énoncées ci-dessus. Je le considère un peu comme une version améliorée de "Morningrise" : moins de longueurs inutiles, plus d'émotions, plus de virtuosité...

C'est un peu comme une tempête avec le calme, avant la damnation.
Yoth
7
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le 21 déc. 2011

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8 j'aime

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Yoth

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