Natural Information Society - Descension (Out Of Our Constrictions) - (2021)
Les premières notes du guimbri qui ouvrent « Descension (Out Of Our Constrictions) », interprété par la « Natural Information Society », nous emmènent vers un long voyage, sans véritable pause, pendant une traversée de soixante-quinze minutes, hors du temps et des mesures humaines communément admises.
L’album existe en vinyle, avec quatre faces et donc quatre étapes qui hachent le voyage, mais sur le Cd, bien que ces marques du temps soient répertoriées, aucun arrêt ni aucune pause n’entravent ce long parcours où la transe vous transportera dans un au-delà hors de vous-même, pour peu que vous le décidiez, rien à faire véritablement, juste resté connecté à la magie de la musique.
C’est encore Josh Abrams le maître à jouer ici, compositeur et joueur de ce guimbri si envoûtant, il joue au « Cafe Oto » de Londres en juillet deux mille dix-neuf, l’album est tout frais et vient à peine de sortir, à son écoute on se croirait au milieu d’une cérémonie shamanique…
Lisa Alvarado joue de l’harmonium et des effets, Mikel Patrick Avery est à la batterie, métronome hypnotique, Jason Stein joue de la basse clarinette et, comme nous sommes à Londres, il y a ici un invité très spécial, le grand Evan Parker au saxophone soprano.
Les connexions entre les musiciens sont telles que nous sommes pris par la main dans un voyage de babas bien barrés, tout coule, tout va, tout part. Juste se laisser partir et lâcher les freins, s’abandonner à la musique et se laisser dériver, tout est en place, le bourdon, les rythmes élastiques qui soulèvent, la clarinette basse et le soprano qui s’enchevêtrent et vous font tourner la tête …
Je vous ai parlé il y a deux ou trois pages de cela de « Mandatory Reality » qui datait d’un concert de deux mille dix-sept, je crois bien que celui-ci est encore plus phénoménal du simple fait de sa durée. Il me semble que des albums comme celui-là, on en rêve, mais on ne sait pas toujours où les trouver, et bien la réponse proposée par la « Natural Information Society featuring Evan Parker » est l’une des meilleures qui soient !