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Original par son côté MathPop (et non rock), le cd pêche par son manque d'énergie. Pourtant tout est plutôt bien réalisé, des compos intéressantes, une production "nickelle", des instrumentistes de...
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le 17 déc. 2015
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Ça fait un petit moment que je me méfie des peuples nordiques: ils sont capables de faire les trucs les plus barrés en matière de musique, du genre croiser jazz et black-metal, produire du rock progressif plus classique que classique ou, au contraire, innover sur ce point, comme le fait le groupe islandais Agent Fresco avec son album Destrier.
Encore que parler d’innovation pour cet album est peut-être un peu galvaudé: il emprunte surtout à des Norvégiens, certes très novateurs, à savoir Leprous, mais dans un style plus pop, avec donc un petit côté néo-prog dans l’esprit. Agent Fresco se démarque donc par un style moderne et un peu déconstruit, entre pop-rock et prog expérimental, dominé par le timbre très aigü de son chanteur Arnór Dan Arnarson.
Destrier ne lésine par sur la quantité, avec pas moins de quatorze pistes (quinze sur la version bonus) et un peu plus de cinquante minutes. En conséquence, les titres ont un format entre court et très court: de deux à cinq minutes, avec un seul morceau dépassant – de peu – les sept minutes.
Ce qui marque, à l’écoute de cet album, c’est la façon qu’a Agent Fresco de mélanger des arrangements complexes et des mélodies simples, qui fait qu’on n’est pas très sûr si on écoute un Muse expérimental ou un Leprous pop.
La vérité est sans doute entre les deux. Et, quoi qu’il en soit, le groupe maîtrise cet espace étroit et on sent qu’il y évolue à son aise. La plupart des pistes de Destrier s’écoutent dans l’ensemble sans accroc – à part peut-être le bizarre « Angst » et ses hurlements. Mentions spéciales pour des pistes comme « Dark Water », « Howls », « Bemoan » ou l’instrumental « The Autumn Red ».
Après, je mentirais si je disais que cet album est exceptionnel; personnellement, je le trouve un peu trop pop par moments. Cependant, il fait avouer que c’est très bien fait et ça montre que, oui, on peut faire du rock progressif sans blinder en Mellotron ou en recherchant systématiquement décrochages et rythmiques non-euclidiennes.
Raisonnablement accessible, original et très bien fait, Destrier est un album qui mérite qu’on s’y intéresse. Il est disponible sur Bandcamp, à l’écoute et au téléchargement (pour un prix raisonnable).
Article précédemment publié sur alias.erdorin.org
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Créée
le 18 juil. 2017
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