Par Xavier Mazure
Malgré les apparences, le calme Beach House ne nous vient pas d'une Californie hippie, ni d'une Europe liturgique mais bien de Baltimore, capitale d'un rock expérimental, viscéral et sophistiqué. Animal Collective, Dan Deacon ou l'excellent Future Islands sont tous originaires de cette même ville à laquelle le délicat couple semble pourtant être étranger.
Sa musique est un doux rêve sur lequel le réel n'a pas d'emprise. La dévotion qui titre ce second album du duo est celle du croyant qui contemple le monde derrière le voile de la poésie. On pourrait redouter, en découvrant ce second LP, que ce voile soit terni ou déchiré, que tout ce joli monde extatique tourne en rond. Heureusement, si ces nouveaux titres ne rompent pas avec ceux l'éponyme premier disque (2006), le puissant charme produit encore tout son effet. Les slides de guitares d'Alex Scally, la douce voix de Victoria Legrand (nièce du compositeur français Michel Legrand) embrassent les lents rythmes électroniques qui maintiennent le disque dans un état de vie quasi léthargique. Les quelques quarante minutes qui composent ce Devotion offrent le temps de l'inaction et du repos, font appel à l'imagination de l'auditeur qui sait profiter du recueillement. (...)
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