Embarquez avec Ibrahim et voyager pour pas cher !
Comme c'est un album assez surprenant, je vous conseille de l'écouter d'abord et de lire dans un second temps ce qui suit.
J'ai découvert Ibrahim Maalouf à Jazz in Marciac 2011. Il a convaincu tout le monde en 45 min de concert et pris le temps de raconter l'histoire de la chanson Beirut, j'y reviendrai par la suite. Par rapport aux autres, il détonnait, il était jeune et souriant et encore peu connu.
Il aurait pu devenir un musicien assez chiant. Il a eu un parcours académique assez classique (de nombreux prix de trompette au conservatoire et internationaux d'après Wikipédia) et est pote avec des gens comme Vincent Delerm. Sa différence vient de son héritage musical : libanais et occidental. Il joue avec une trompette qui permet de produire des quarts de ton construite par son père (dans la musique occidentale le plus petit intervalle sur une portée est le demi ton représenté par dièse ou bémol).
Il a su tirer partie de l'héritage de son père, trompettiste et de sa mère pianiste. Il a aussi profiter de sa double culture : il a passé son enfance à Beyrouth alors en guerre civile et de ses études en région parisienne.
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ce disque est le troisième de la triologie en 3D : Diachronism, Diaspora et Diagnostic donc.
La première écoute quelques mois après le concert dans la voiture familiale fut assez difficile pour tout le monde. "C'est quoi ce truc ?" ma mère, personnellement je voyais des qualités mais je trouvais ce disque assez brouillon. Je dirais maintenant qu'il est plutôt varié en réalité.
C'est un long voyage de près d'une heure. A l'heure où les disques font 45 minutes au plus et l'auditeur n'écoute souvent que les titres les plus accrocheurs. L'album est de ceepoint de vue audacieux mais il est vraiment varié donc jamais ennuyant. Il commence par une introduction au piano assez répétitive. Le meilleur exemple du métissage de ce disque est Maeva in Wonderland : titre en anglais, début d'influence oriental mais avec guitare électrique discrète puis le rythmne devient carrément cubain. Après ce morceau plutôt joyeux et entrainant, Ibrahim nous propose un morceau avec uniquement du piano assez triste et beau. On y trouve par la suite quelques bruits électroniques, de la trompette donc, de la guitare, des morceaux au piano, un hommage à Michael Jackson et un featuring particulièrement réusssi avec Oxmo Puccino.
Il faut aller jusqu'au dernier morceau "Beirut" où Ibrahim nous emmène dans un pays en guerre qui commence par une simple mélodie à la trompette et qui finit avec du rock puissant comme Led Zeppelin pour exprimer toute la violence de la guerre.
Il n'a peur de rien et vient de sortir un nouvel album.