C'est les cellules régénérées et l'esprit philosophe que Ben Harper, tout juste licencié de sa maison de disque américaine, franchit l'été dernier le seuil d'un studio à Los Angeles pour y sceller le destin de son cinquième album, Diamonds on the Inside. Encore une fois, la chair dont est pétri ce touche-à-tout surdoué est si composite (blanche, noire, juive, indienne) que les expressions qu'elle adopte ne pouvaient qu'être multiples. En fait, pour cette nouvelle étoile du blues, qui selon les vents file heavy-metal, reggae, folk ou soul, la question de l'appartenance à un système ne peut se résoudre qu'avec ce préalable vaguement désobligeant : Ben Harper est un jeune qui fait de la musique de vieux. Il faudrait cependant être armé d'une solide mauvaise foi, ou affligé d'une sévère atrophie des glandes surrénales, pour ne voir et n'entendre chez Ben Harper qu'un orfèvre de la contrefaçon. Diamonds on the Inside se prête à être lu comme un ensemble d'exercices de style qui permettraient à leur auteur de cultiver son narcissisme en se mirant dans le reflet des géants d'autrefois. Ainsi, la chanson donnant son titre à l'album évoque explicitement ? musique, production et paraboles comprises ? le Bob Dylan de John Welsey Harding. Temporary Remedy s'ouvre sur cette image anthologique, "J'ai tué un serpent avec une Bible", et se poursuit sur la confession d'un junkie occasionnel qui chante et brûle sa guitare au napalm, comme jadis Jimi Hendrix. Bring the Funk convoque Sly Stone au parloir. Plus troublant encore est le reggae With My Own Two Hands, si intentionnellement marqué du sceau royal de Bob Marley période Burning que Ben Harper est allé jusqu'à quérir l'ancien guitariste des Wailers, Al Anderson, pour y graver un magnifique solo au lyrisme agressif. Mais Ben Harper ne porte nullement le deuil de ses maîtres. Il en est l'héritier naturel, aimant parfois se présenter, avec un soupçon d'autodérision, comme une "éponge". C'est pourquoi, quel que soit le mode (blues, heavy-metal, funk ou reggae), il met toujours l'auditeur, même blasé, dans une disposition où celui-ci retrouve partie de son innocence, une certaine "virginité" d'oreille. Diamonds on the Inside jouit en tout cas d'un singulier mérite dans la discographie de Ben Harper, puisqu'il résume ses précédents albums et englobe ceux qui furent décisifs dans sa maturation musicale. Si bien que l'on se trouve en présence d'une œuvre au concept involontaire tout à fait inattendu : un disque de "maître-élève". (Inrocks)
La côte de popularité de Ben Harper est aujourd'hui au plus haut. Après son spectaculaire album en public, "Live From Mars", on était en droit d'attendre pour lui succéder un bon et grand disque. Et bien c'est chose faite, avec ce Diamonds On The Inside parfaitement réussi. Un cinquième album qui s'ouvre avec son premier single, le désormais célèbre "With My Own Two Hands". On pense à Bob Marley, Bob Dylan aussi, pourquoi pas, mais on sait aussi que l'on tient entre les mains un bon, un très bon morceau. Celui qui promet d'ores et déjà un brillant avenir à un disque. Bizarrement, ce titre pris à part ne représente rien. Il prend en réalité toute sa valeur au fil des quatorze titres suivants. Et par bonheur, les titres en question ne nous font pas démentir. Ben s'essaye au funk et au heavy rock, respectivement avec le très réussi "Bring The Funk" et l'excellent et intense "Temporary Remedy". La France, qui fut l'un des premiers pays a accueillir Ben Harper comme il se doit, a même droit à un hommage, à travers Edith Piaf, que Ben, comme Jeff Buckley (ces deux-là sont de la même veine), admire. On retrouve d'ailleurs un accordéon étrangement familier. Et ce "Diamonds On The Inside" se referme comme il se doit sur une nouvelle pépite (une de plus me direz-vous) : "She's Only Happy In The Sun". La question se pose : aurait-il pu mieux conclure une heure de musique fantastique de façon aussi intense ? Courrez acheter cet album, car rien n'est moins sûr. (indiepoprock)
Sans être prétentieux, Ben Haper a parfaitement choisi le titre de son nouvel album. Car ce que nous tenons entre les mains est effectivement très précieux. Un voyage extraordinaire à travers un diamant qui jouera le spectre des genres qui touche de près où de loin à la guitare. Reggae, blues, funk, soul, gospel, rock, etc… Tout passe à travers la moulinette pluriculturelle que représente Harper. Difficile au début de trouver un fil conducteur à tout cela et puis doucement la voix feutrée de l’ami Ben tisse le lien qui unira toutes ses chansons d’apparences si différentes. (liability)