Dans l’air du temps, Die Reise décline de la plus agréable manière qui soit une structure musicale bien connue ; heureusement, Max Giesinger ne se contente pas de livrer une synthèse de sonorités en vogue aujourd’hui, il en propose parfois une réappropriation grâce à l’entremêlement de motifs d’abord séparés puis rassemblés dans un final grandiose. Les mots portent un quotidien morne et répétitif qui traduit aussi bien la pénible routine que sa subite disparition. La fuite du temps se ressent partout, imprègne l’œuvre de sa mélancolie certes conventionnelle – l’artiste ne réinvente rien ici – mais touchante. Sont remarquables « Die Reise », « Zuhause » et « Sommer », qu’il s’agisse de leur qualité musicale – les pistes nous embarquent dans leur fougue épique – ou la force de leur texte. « Legende » n’est pas désagréable non plus. C’est dans sa partie plus intimiste que Giesinger peine davantage à émouvoir ; Die Reise demeure néanmoins un agréable voyage en terrain connu dont les mélodies restent en tête et n’ont pas à rougir des mastodontes internationaux qui l’inspirent.