Interstella 5555
En 1995 débarquait ceux qui allaient révolutionner l'idée même de la musique Française sur la scène mondiale : Daft Punk. Homework. La french house allait déferler sur le monde. Ça t'arrachait les...
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le 4 janv. 2012
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J'ai découvert Daft Punk à mes dix ans... Non ! J'ai découvert la musique à mes dix ans.
C'était en 2001. J'étais parti en classe de neige. Souvenir assez pénible... je n'arrivais pas monter au tire-fesse et donc chaque fin de journée, je rentrais bredouille alors que mes camarades se racontaient leurs aventures palpitantes. Heureusement, il y avait souvent dans le bus qui nous ramenait, cette chanson qui passait à la radio. « One More Time » que ça s'appelait et que ça chantait. Mon petit rayon de soleil de cette semaine passée à l'ombre des montagnes. Lorsque j'avais envie de pleurer dans ma chambre, ce morceau dansant avait quelque chose de nouveau et de réconfortant. Puis l'avant-dernier jour, apothéose : durant un spectacle marquant où dans la nuit, des skieurs descendaient la piste avec des torches enflammées, c'est « One More Time » qui passait en fond. J'avais dansé, j'avais chanté, seul devant les barrières de sécurité... Et le lendemain, le dernier jour, après avoir récupéré mon ourson (lot de consolation pour ceux qui ne savaient pas skier) sous le rire de mes camarades, j'ai enfin réussi à prendre cette saloperie de tire-fesse et à descendre plusieurs pistes... Dans ma tête, c'était encore « One More Time » qui résonnait, comme chanson de victoire...
La même année, six mois plus tard, j'étais parti en vacances d'été avec ma mère et mon beau-père. peut-être les plus joyeux et ensoleillés des souvenirs que je garde de vacances passés avec eux... Nous mettions dix minutes pour arriver à la plage et, sur le chemin, se trouvait une sorte de bar/restaurant qui passait chaque jour à la même heure cette drôle de chanson, romantique et électrique, aux voix robotiques et à la boucle obsédante, finissant sur un solo de guitare qui m'envoyait rejoindre les étoiles au-delà de ce magnifique ciel bleu. C'était rituel, durant trois semaines, à chaque fois que je rentrais de la plage, je m'arrêtais devant ce bar pour l'entendre, avec un plaisir toujours renouvelé. J'ai revu une cassette filmée durant ces vacances il n y a pas longtemps, où l'on me voit sauter de rocher en rocher, me prenant pour un super-héros, chantonnant ces quelques notes du sample « I Love You More » de George Duke... ce que c'était beau tant d'insouciance...
Puis avec la rentrée (qui me fit entrer au collège), arriva de nouveaux problèmes, de nouvelles rencontres mais aussi, une nouvelle chanson qui passait en boucle à la radio, sur NRJ (douce époque où je t'écoutais et t'appréciais encore) quand ma mère me ramenait ou me faisait balader en voiture. Une chanson funky avec encore des voix de robots, plus excitées, plus bizarres, qui se transformaient en sons de gratte électrique. C'était Daft Punk que me disait l'animateur à la radio... Et là, je compris que ces trois morceaux-cocons, ces trois bons souvenirs étaient liés par un même nom. Arrivé en centre commercial, je vis le CD 2 titres : « Maman, maman ! Il me le faut ! » « Paye-toi le avec ton argent de poche » Mais oui ! « Harder Better Faster Stronger » fut le troisième CD single que je m'acheta... après Gourmandises d'Alizée (j'étais amoureux et je le suis encore) et Girl In Red de Daddy DJ (on en reparlera) la même année... Sauf qu'il y en a un que j'ai bien entendu, plus écouté que les deux autres.
Je regardais avec admiration les clips qui passaient à la télé, avec ces extra-terrestres bleus qui avaient l'air trop sympas, qui jouaient mon « One More Time » en plus, mais qui étaient capturés et devenaient humains à la fin d' « HBFS ». Comme le héros spationaute dans « Digital Love », j'étais tombé amoureux de la grande blonde, de la mélancolie qui se lisait sur son visage. La chaîne belge Club RTL passaient souvent les quatre clips (avec « Aerodynamic » en bonus) l'un après l'autre et j'espérais que ça ne s'arrête jamais, que les dernières images laissent place directement à la suite de l'histoire. Il faudra attendre 2003 pour cela...
A la fin de cette année scolaire, pendant la dernière séance de sport où l'on pouvait faire un peu ce qu'on voulait, et en musique, mon camarade Olivier avait ramené l'album « Discovery ». Mes quatre chouchous étaient dedans et dix autres pistes, dix autres curiosités que les autres de la classe ne voulaient pas écouter. Tant pis. Pendant une bonne partie de l'heure, je regarda la pochette sobre et efficace, le livret avec le titre de tout les morceaux, les paroles incompréhensibles et la photo des deux robots au robot. C'était décidé ! Je le demanderais pour Noël ! (Le prix était trop élevé pour que je puisse me le prendre de suite avec mon argent de poche). C'était quand même une grosse décision de gosse, puisqu'en achetant une œuvre complète, mon premier album, cela voulait dire que j'adhérais totalement à l'univers de l'artiste, que j'avais envie d'en savoir plus que ce que j'avais déjà entendu ; que leur musique me plaisait tout simplement. Le même Noël, je reçus mon premier (et dernier) baladeur CD, qui en a vécu des années et des découvertes avec moi, pour finir par me lâcher au début de l'ère numérique.
« Discovery » est sans doute l'album que j'ai le plus écouté dans ma vie. Il suffit de regarder l'état du CD que j'ai reçu il y a maintenant quatorze ans pour s'en rendre compte... bris sur le boîtier, pliures sur le livret, carte « Daft Club » disparu chez un pote, disque rayé mais qui tourne encore très bien. Je l'ai réécouté pour ses quinze ans et oui, je le connais par cœur ; chaque instru, chaque effet, chaque petit détail... De la joyeuse folie du festif « Crescendolls » à l'exercice de style « High Life », de la ballade mélancolique au Vocoder « Something About Us » au feu d'artifice final de dix minutes « Too Long ». Je suis sûr qu'à l'époque où les vinyles craquaient encore sous la pointe du diamant, on était aussi fou amoureux de la musique...
Je ne peux plus être objectif en parlant de Discovey car c'est un album nostalgique ancré dans la mienne, de nostalgie. Je ne peux pas mentir en disant que ma pierre angulaire vient d'un Beatles, un Pink Floyd, The Doors ou autre Nirvana... Non... Ce n'était pas ma génération, je suis né en 1990. Ce sont les Daft Punk qui m'ont ouvert les portes de la musique et m'ont donné cette passion que j'ai pour cet art majeur aujourd'hui. Et une bonne partie de mes albums préférés, que je découvrirais par la suite, sera liée à cette claque de jeunesse ; du « Breakfast in America » de Supertramp au « Crystal Axis » de Midnight Juggernauts, en passant par l' « Ok Cowboy » de Vitalic et le « 18 » de Moby. I discovered very... Thk U Daft Punk.
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le 28 août 2012
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