Big
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Parfois ce sont les artistes dont les références sont les plus évidentes qui parviennent à produire la musique la plus rafraichissante. Dogrel, le premier album de Fontaines DC, mélange des éléments de Joy Division, The Fall ou The Walkmen, entre autres. Le résultat est un premier album brillant porté par le charme de l’accent irlandais de Grian Chatten qui défie parfois les conventions musicales.
Dogrel contraste aussi avec la mode du moment. Loin de la vague post-punk de la décennie passée, l’album semble libéré des contraintes du genre et m’a tout l’air d’avoir été excellent à confectionner.
Au niveau de l’écriture, on ne peut pas dire que l’amour que porte Fontaines DC à James Joyce ne soit pas explicité. Son empreinte est présente sur l’intégralité de l’album de façon naturelle. On y trouve des contes rudimentaires de la vie urbaine avec des anecdotes sur des taxis, des amants, des patrons de pubs, des vendus, des hypocrites ou des dilettantes. Le premier effort des Arctic Monkeys nous vient parfois à l’esprit quand Fontaines DC dit « love that ready-steady violence, that violent ‘how do you do’ » ou encore « ringing of a twitching hand, six o’clock, six o’clock», mais au-delà de ces simples observations, c’est certainement dans les textes décrivant les gens ordinaires et la société dans laquelle ils vivent qu’on retrouve un peu du groupe de Sheffield.
C’est une collection de chansons concises et variées que nous propose le groupe de Dublin, où chaque titre joue un rôle. Big est une ouverture brève, positionnant Fontaines DC en tant qu’un groupe de jeune Dubliners qui vivent une enfance ordinaire dans une ville catholique elle aussi en pleine croissance "a pregnant city with a Catholic mind". Mais ils veulent devenir grands et Big ainsi que Boys in the Betterland sont des encouragements à s’enfuir pour vivre une vie plus ambitieuse, rappelant, quelque part, le Rock’n’Roll Star des débuts d’Oasis.
D’autres chansons sont plus simples et accessibles, comme Liberty Belle ou l’hypnotique Hurricane Laughter qui séduiront certainement au-delà du cercle post-punk avec des paroles qui rappellent parfois Ian Curtis.
Certaines chansons quant à elles permettent de donner quelques plages pour respirer à l’album avec un changement de rythme bienvenu. La réflexion politique de The Lotts, par exemple, est une très belle chanson qui se marie étrangement bien avec le râleur Chequeless Reckless. Enfin, impossible de ne pas noter la ballade mélodieuse Dublin City Sky qui sent bon la Guinness et que The Pogues n’auraient pas reniée pour clôturer le tout.
{S'il ne fallait garder qu'un titre}: Boys in the Betterland, d'un cheveu.
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le 12 août 2020
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