Autant j'avais adoré son 1er album Represent et dans une mesure moindre Jealous One's Envy, autant ce Don Cartagena souffre d'irrégularités chroniques. La particularité de cet opus (qui en fait également sa faiblesse), c'est que chaque piste est produite par un beatmaker différent, ce qui fait que sur la longueur, cet album s'éparpille...trop, beaucoup, beaucoup trop.
Pour exemple, "Walk on By", "Bet Ya Man Can't (Triz)" et "Good Times" se voient affublés d'insondables associations vaguement RnB dégueulasses (propres aux années 90 d'ailleurs) qui viennent à elles-seules ruiner l'album. C'est d'autant plus dommageable qu'il y a vraiment des moments très bons dans cette galette - "Triplets", "John Blaze (Ski Remix)" et SURTOUT selon moi, le meilleur morceau "Misery Need Company" qui surnage dans ce flot décousu. Un beat signé des bien nommés Beatnuts (qui ne sont plus à présenter par la qualité de leurs productions). C'est LA grosse satisfaction de ce Don Cartagena où Fat Joe est accompagné par Noreaga.
En voulant se la jouer parrain de la mafia façon John Gotti (cf. la pochette), Fat Joe nous délivre là un long courrier dans lequel se mêlent le très mauvais, le moyen et quelques moments de plaisir. Pas digne d'un boss tout ça.