Double Vision
7.1
Double Vision

Album de Arena (2018)

Parmi les signes que l'on vieillit, il y a les groupes qu'on a adoré un temps et qui, à force des productions médiocres, finissent par ne plus éveiller qu'un enthousiasme modéré. Témoin Arena et son nouvel album, Double Vision, qui s'avère plutôt pas mal malgré un côté convenu.


Supergroupe du néo-prog britannique avec Mick Pointer (ex-Marillion), Clive Nolan (Pendragon) et John Mitchell (Frost*, Kino, It Bites), Arena aligne plus de vingt ans de carrière dans le domaine. Autrefois caractérisé par une approche assez agressive et un chant rageur, le groupe s'est sérieusement assagi avec les années.


Double Vision est un album plutôt conséquent: plus d'une heure pour sept pistes, dont une fait près de la moitié de l'album à elle toute seule. Ce qui est somme toute plutôt standard pour le groupe, habitué des epics de dix minutes et plus.


Quand je parle initialement d'enthousiasme modéré, il faut que je vous avoue qu'à la première écoute – à la Citadelle, le bar-metal de Genève – ma réaction initiale a été "tiens, un album réalisé par les stagiaires". Il faut se méfier des premières impressions: parfois, elles sont bonnes, mais pas toujours.


En fait, le souci c'est qu'il faut une fois pour toute oublier que le Arena de 2018 n'est pas – ou plus – celui de Songs from the Lion's Cage ou de The Visitor. Sauf que le groupe fait un peu tout pour nous faire croire le contraire – dans le cas présent, en utilisant comme titre pour cet album celui d'une piste de The Visitor et en reprenant le gimmick "Help Me" présent dans les "Crying for Help" des temps jadis.


Passé cet écueil, il y a tout de même des jolis passages dans Double Vision: "The Mirror Lies", "Scars" et l'énorme "The Legend of Elijah Shade" contiennent de très chouettes passages, principalement grâce à la paire Nolan-Mitchell, qui se livrent là à des duels somptueux. Il y a du métier là derrière et ça se sent.


Reste que tout cela est très classique. Sans doute trop. Arena déroule sans trop se fouler un savoir-faire indéniable, mais dont on est en droit d'attendre mieux. Double Vision est un album agréable, mais un peu décevant tout de même.


*Article précédemment publié sur https://alias.erdorin.org *

SGallay
7
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le 18 juin 2018

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