Avec « Draconian times » Paradise Lost enfante dans la douleur un monstre de noirceur et de beauté farouche ou survivent des atmosphères épaisses, vaporeuses et lourdes comme le plomb.
Par son spleen contagieux, ses variations, son élégance raffinée et désespérée, « Draconian times » a tous les attributs du disque culte de musique gothique pourtant il serait faux de ne le réduire qu’à cela.
La lourdeur mélodique et étouffante des riffs de Mackintosh alliée au chant de Holmes, majoritairement puissant et viril conservèrent de fortes réminiscences métal qui séduisirent un public plus large que les fans de musique gothique à tel point que Paradise Lost fut pressenti à l’époque comme le futur Metallica.
Las, le groupe en pleine quête d’expérimentations musicales scia lui même consciemment le trône doré auquel il était promis.
Qu’on aime ou qu’on déteste le style, « Draconian times » est l’œuvre maîtresse d’artistes au fait de leur art.
On peut certes admirer les chercheurs, médecins, ou hommes politiques ayant changé le monde mais je pense aussi qu’on peut aussi mourir avec le sentiment du devoir accompli après avoir composé une œuvre aussi aboutie et complexe que « Draconian times ».
A écouter en se promenant dans la foret lors d'un bel automne déclinant.
Critiquecompletesurcelien