Ce groupe superpose du rock garage exagéré avec des motifs tirés du rock classique et de la power-pop. "Something in My Basement" met en scène une guitare en lambeaux et une section rythmique fulgurante avec des harmonies vocales qui canalisent les Beatles ( oui encore eux , je sais!) . L'exubérant "Yer All in My Dreams" est le futur de ce super groupe Dinosaur Jr que j'avais vu à l'époque (vers 2007 de mémoire ) en première partie de Sonic Youth au Zénith. C'est une explosion de fuzz bien foutu, un culte sans vergogne du manche et une livraison vocale désaffectée alors que le morceau se termine par un solo de guitare rayonnant de joie. Sur le lent brûlot "Out the Door", un solo de guitare allongé, enfoui dans la distorsion, jette une ombre solitaire sur les notes solennelles au premier plan. S'ils sont mieux connus pour capturer la rage, Purling Hiss est également capable de tendresse.
Si seulement ils gardaient plus souvent à l'esprit ce potentiel. Les moments forts de l'album ne peuvent qu'attirer l'attention sur ses moments de remplissage flou. Sur "Drag on Girard", un riff de guitare crasseux et les cris de Polizze sur la conduite toute la nuit s'étendent sur près de huit minutes, comme une jam session attendant que quelqu'un prenne les devants. Dans un sens, c'est révélateur du processus créatif de Polizze : un flow de guitare saturé jusqu' à ce qu'une étincelle d'inspiration fasse mouche pour notre plus grand bonheur .Mais c'est beaucoup d'attente pour un moment rare! Après tout, n'est pas aussi cela écouter du rock en 2023? Une échappatoire dans un long moment bruitiste pour quelques secondes de bonheur? Dans monde numérique formaté au possible où les mélodies deviennent de plus en plus rares? Cet album parait bien fou, mais c'est pour cela aussi qu'il est attachant. De mon côté je le redis, non le rock n'est pas mort en cette année 2023 , il y a eu en début d'année King Tuff Smalltown Stardust, il faut compter maintenant sur Drag on Girard de Purling Hiss (et c'est déjà beaucoup...).