Khan Jamal Creative Arts Ensemble - Drum Dance To The Motherland (1973)
Retour vers la sélection « Free Jazz Manifesto » avec cet album du « Khan Jamal Creative Arts Ensemble » et de son unique album « Drum Dance To The Motherland » enregistré le six ou le sept octobre 1972 et paru en 1973, dans un pressage original privé de trois cents exemplaires dont la distribution ne dépassa guère la limite de Philadelphie, cité qui vit naître, on s’en souvient, le mage lui-même : Sun Ra !
La filiation sera plus spirituelle que musicale, bien qu’on ne puisse éloigner les influences indirectes, concèdera-t-on. L’enregistrement de cet album se déroula dans le sous-sol d’un café situé pas très loin de l’université de Philadelphie. Le lieu peut avoir son importance car ce qui étonne ici, c’est le son ! Du coup on regardera du côté de la musique psychédélique, ou encore du dub, et on pense à Lee Perry. Le gars qui serait à l’origine de cette captation dans ce lieu appelé « The Catacombs » se nomme Mario Falana, son génie particulier tient à sa façon de mettre en avant, des tambours ou des percussions en les extrayant de la masse sonore.
C’est une des choses spéciales à écouter ici. Mais il y a également le jeu de Khan Jamal au vibraphone, son instrument principal, mais il joue également de la clarinette et du marimba. Il y a également Alex Ellison aux percussions et à la batterie, Dwight James à la batterie également, au glockenspiel et à la clarinette, Billy Mills aux basses et la talentueuse Monette Sudler à la guitare et aux percussions.
On comprend bien qu’ici les rythmes sont à la fête, et comme on a parlé de dub, de Lee Perry, d’un lieu très particulier quant au son, à la réverbération, aux « Catacombes », on devine une expérience sonore inédite ces années-là, et on a raison. L’album dépasse les quarante minutes d’une musique étonnante et novatrice.
Quatre titres ici, l’album s’ouvre sur « Cosmic Echoes » où l’on entend ces fameux effets sur les tambours et le glockenspiel, nous plongeant dans un bain sonore inédit. Sur « Drum Dance » ça groove sévère, l’influence africaine s’installe clairement, tandis que les clarinettes sonnent au-delà de la réverbération massive, puis arrive l’heure du marimba et de la basse lancinante…
La troisième pièce « Inner Peace » est la plus longue, elle frôle les seize minutes, on y remarque particulièrement le jeu de Monnette Sudler à la guitare, très belle pièce. L’album se ferme sur « Breath of life », qui étonne lorsqu’une voix, surgie d’une radio se fait entendre, les réverbérations s’étalent en festival au rythme de cette basse hypnotique et entêtante…
Comme l'indique la pochette j'ai la version Cd, il existe deux rééditions vinyles pour les amateurs fortunés. Un superbe album à écouter !