Je vais pas vous la faire à l’envers. Je ne savais qui était Blanck Mass avant l’écoute de son dernier album: Dumb Flesh. J’ai failli crier au scandale tant l’album ressemble à du Fuck Buttons ! Quel naïf je fais, Blanck Mass est en réalité le projet solo de Benjamin John Power, membre du duo électronique anglais Fuck Buttons. Tout s’éclaircit ! Les longues boucles enivrantes, les textures de son rugueuses et rêveuses, tout s’explique ! Je ne vais pas tourner plus longtemps autour du pot, Dumb Flesh est peut être le meilleur album de musique électronique de l’année. (Si si !)
Le coté obscur de l’électro ?
Dumb Flesh ne plaira pas à tout le monde. Sombre, répétitif, âpre et cauchemardesque, l’esthétique de ce disque n’est pas des plus évidentes. Pourtant, c’est d’une efficacité et d’une justesse totalement démesurées. On connait les ambiances oniriques apocalyptiques de Fuck Buttons, désormais on connait la démence et le déséquilibre mental touchant de Blanck Mass. Les morceaux font preuve de « mind fuck » démentiels et déboussolant. « Cruel Sport » et « Loam » sont de vrais trips sous acide hallucinés à la limite du terrifiant. Benjamin John Power n’hésite pas à superposer des couches sonores agressives sur des mélodies imparables. Le mélange fonctionne à merveille, c’est encore mieux que le mix ketchup/mayo du self ! (Pardon…)
Fuck Buttons, Blanck Mass, même combat.
L’album est vraiment très très bon. « Atrophies » possède une ligne mélodique impeccable et « Double Cross » partage une énergie rock particulière et insaisissable. « Lung » fait quant à lui énormément penser à du Boards Of Canada. Le problème de Dumb Flesh, c’est qu’il ne se démarque pas vraiment des productions de Fuck Buttons. Ce qui est tout à fait compréhensible car Blanck Mass est l’autre moitié du duo anglais. Benjamin John Power ne décide pas de découvrir de nouveaux horizons, et c’est regrettable. Le boulot est tout de même très bien réalisé et certains morceaux sont de vrais bijoux.
Malgré une ressemblance flagrante avec Fuck Buttons, le projet Blanck Mass est de bonne augure et créatif. Les morceaux commencent souvent sèchement, sans préavis. Cela donne un aspect « lost tape » à ce disque singulièrement incompréhensible.
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