Blondie part dans tous les sens
Avec Eat To The Beat Blondie continue son exploration musicale. On y retrouve du punk, du reggae, de la soul, de la folk, du rock progressif et même une berceuse. Si sur Parallel Lines ça passait comme une lettre à la poste car les chansons étaient vraiment bonnes ici je suis plus circonspect. Leurs titres rock ont un goût de déjà entendu (surtout leurs chansons punk comme "living in the real world"). J'ai aussi trouvé chelou pas mal de chansons comme "eat to the beat" qui parle de gloutonnerie et de masturbation (?!). Ou encore "die young stay pretty", apologie du suicide adolescent sur fond de reggae (what the...). Mais, dans cette ambiance bizarre, il y a quand même quelques perles. La première c'est "atomic", titre le plus connu de l'album. Un disco rock parlant d'un acte sexuel ("fais en sorte que ce soit atomique"). Au passage je me rappelle que cette chanson avait été utilisée pour la pub Coca Cola en 1998 pendant la Coupe du Monde de football. On entendait "make me tonight" en voyant des gamins jouer au foot. Hum hum. Le sexe est ultra présent sur Eat To the Beat, de façon plus ou moins cachée (par exemple "the hardest part"...). L'autre perle c'est "Victor". Chanson qui commence punk, finit punk mais qui, entre les deux, est une sorte de truc progressif bizarroïde. Bon, à l'instar de nombreux titres du disque, les paroles sont vite expédiées mais elle a un je ne sais quoi d'attractif. J'aime bien aussi "Union City Blue" qui me fait penser à du U2 du milieu des années 80. Ce titre ainsi que d'autres, comme le-limite-plagiat-des-Four-Tops "slow motion" (on a presque envie de chanter "sugar pie, honey bunch" sur le refrain), sont les représentants sur le disque d'un son très américain. Du coup, Eat To The Beat oscille entre hommage à la musique américaine et expérimentations orientées plus européanisantes (punk, disco, rock progressif).
Le clou "strange" du disque est surement "sound-a-sleep", berceuse qui tombe comme un cheveu sur la soupe entre "atomic" et "Victor".
Quand on finit d'écouter Eat To The Beat on se dit "hein?". Ça part dans tous les sens et les paroles sont souvent chelou. On dirait presque un mélange entre Plastic Letters et Parallel Lines. Il est fascinant et gonflant à la fois.