Il y a des grains de sable dans la routine pop, et c'est normal : ces chansons ont grandi sur une plage (Jacksonville Beach). Mais comme celles des Beach Boys, ces microsymphonies sont irradiées d'un soleil pâle, chagrin, contrarié par des nuages inquiétants. Ben Cooper, 23 ans, n'a visiblement que faire de l'insouciance floridienne : dans sa chambre, il a fermé les persiennes, n'autorisant que quelques esthètes de la pop déviante (Brian Eno, Jim O Rourke, Stephin Merritt) à venir irriguer une lo-fi imaginative et ambitieuse, capable de petites fièvres électriques très mignonnes. (Inrocks)


Voilà un album... électrisant, qui allie avec une aisance harmonique rare instrumentation acoustique et divagations électroniques, à l'image des Allemands de The Notwist. Mais là où la voix de Markus Archer, d'une extrême neutralité, inspire froideur et détachement, le chant suave de Ben Cooper, tantôt intime, tantôt lyrique, agit comme un rayon de soleil caressant et chaleureux. Un trait de lumière éblouissant en provenance directe de Jacksonville Beach, là où Ben Cooper et Alex Cane, deux jeunes Floridiens d'une vingtaine d'années, ont imaginé cette musique difficile à situer, une sunshine pop digitale distillée au fil de mélodies toujours admirables, parfois prodigieuses. Metal Fingers, par exemple, dont l'euphorisante explosion finale fait ravaler aux acteurs du r'n'b actuel leur soupe indigeste. Plus loin, Some Crap About The Future invite l'auditeur à prendre une douche de guitares, adossé à un mur de larsens dont Kevin Shields aurait pu être le maître d'oeuvre, tandis que la guitare sèche et les choeurs divins de Grand Machine No.12 suggèrent un apaisement céleste. Dans une synthèse idéale, Farewell clôture l'album en alternant haute et basse tension, piano lancinant et déflagrations électriques. De l'étincelante classe émanant de ces dix pop songs qui passionnent et enflamment, enivrent et exaltent, on pense alors aux paroles de Maurice Gibb qui définissait la musique des Beach Boys comme "de la soul music, mais pas la soul noire, plutôt la musique qui vient du coeur". Et ces symphonies adolescentes que Brian Wilson, dans une touchante candeur, destinait à Dieu, Electric President préfère vous les adresser, personnellement. (Magic)
More about Morr : si les premières notes de "Good Morning Hypocrite", égrenées à la guitare sur fond de gimmicks électroniques semblent "labellisées" (dans un style home-made folktronica bien repérable), très vite de nouveaux ingrédients suggèrent des recettes nouvelles pour le (déjà) vénérable label allemand. Tout d'abord, une voix (Ben Cooper), de celles dont on ne sait trop si elles sont bien placées, entre le nasal, le chuchoté, le mignard, bref un peu une voix d'ado en fin de mue, qui finit par accrocher - malgré ses limites - l'attention de façon durable. Ensuite, des constructions de morceaux clairement pop, entre ligne claire et soubassement choral (les chœurs, souvent ludiques, sont le péché mignon du groupe). Enfin et surtout, un sens évident du bricolage qui perturbe l'équilibre des compositions, déroute des axes linéaires, et produit de constantes surprises : après les deux premiers morceaux, on a un peu l'impression d'en avoir entendu quatre ou cinq, ce qui n'est pas un reproche. Épaulé à la composition par Alex Kane, l'Américain Ben Cooper propose avec ce premier album une drôle de rencontre entre la délicatesse de l'electronica et des digressions pop un peu psyché, une sorte de croisement entre Grandaddy et Yuppie Flu qui vole au premier groupe l'inventivité et le charme immédiat des mélodies, au second la modestie et le goût de l'aventure. Le morceau le plus représentatif pourrait être, à ce titre, "Metal Fingers", commencé comme une B.O. électronique improbable de western et terminé dans une accélération rythmique tout aussi hybride. Sans égaler nécessairement ses modèles, le groupe présente là un vivier de propositions musicales dont cet album, déroulant toutes sortes de climats, ne semble pas avoir épuisé la fécondité. On a hâte d'en connaître les prochains développements. (popnews)
Pop. S’il fallait résumer ce premier album de Electric President en un mot, ce serait celui là. Extrêmement pop ! Un son très américain avec un chant qui sonne plutôt belge, des guitares acoustiques, de multiples chœurs aux harmonies beach-boysiennes, des claviers et quelques artifices electro bien utilisés… Avec tout cela, Ben Cooper et son petit camarade Alex Kane ont composé 10 morceaux ensoleillés, légers, parfois gentiment mélancoliques mais toujours frais, qui apaiseront les âmes et les esprits. (indiepoprock)
Il y a des albums qui dès le départ ne laissent planer aucun doute. Certes, ce disque d'Electric President est très marqué par l'imagerie sonore de Morr Music et en cela il ne diffère pas beaucoup de ce que le label allemand a pu sortir depuis ses débuts, mais qu'est-ce qu'il peut être bon. Du moins ce premier disque du duo formé par Ben Cooper et Alex Kane est certainement l'une des meilleures réalisations du label depuis quelques temps. Et ce n'est pas peu dire car les dernières sorties de la structure allemande étaient loin d'emporter une totale adhésion même si la qualité était au rendez-vous. Electric President remet donc les pendules à l'heure. Et quand bien même on aurait l'impression que Morr Music tourne en rond avec ce genre d'artistes, le label aura au moins eu à coeur de sortir des disques solides. Solide, l'album d'Electric President l'est. Sans surprise, Electric President évolue dans l'électro-pop mais en laissant une large part aux instruments plus traditionnels. Ce qui va le plus marquer ici, c'est la qualité presque naïve des morceaux du duo. La jeunesse (23 et 21 ans) des deux protagonistes expliquerait-elle cela ? Ce n'est pas certain car les deux jeunes gens s'inscrivent dans des formats pop que l'on a maintes fois rencontrés et qui se caractérisent par leur fraîcheur, leur simplicité et une décontraction salutaire. Dans la droite lignée d'un Death Cab For Cutie ou d'un The Postal Service, Electric President est à l'image d'un renouveau d'une pop à la britannique qui se libère de plus en plus de ses poncifs ronflants. Bien qu' Electric President suive des modèles, le duo agit en totale liberté d'action. C'est sans doute ce qui donne cette impression d'apparente facilité comme si tout coulait de source. L'homogénéité du disque y est aussi pour beaucoup. Dans toute sa durée il n'y a pas un moment où l'on décroche, où on pourrait remarquer une faute, un faux pas. Il n'y a pas trop de questions à se poser. Ce disque, sans être non plus vraiment exceptionnel, est la clarté même et répond parfaitement aux désideratas de la mélodie électro-pop. Difficile de croire alors qu'Electric President ait pu sortir son disque ailleurs que sur Morr Music. (liability)
bisca
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le 24 mars 2022

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