La semaine passée, je vous avais promis un triptyque de post-rock suisse, alors voici le deuxième candidat: Hubris. – oui, le point est inclus dans le titre – groupe Fribourg et son album Emersion, découvert par Fred Bezies. Je crains néanmoins devoir le détromper sur partie "hommage à Keith Emerson" ou pour ses parallèles avec Yes: ça n'y ressemble pas beaucoup.
Le post-rock instrumental de Hubris. n'est pas du genre très énervé, sans donner entièrement dans le genre ambianto-planant non plus; en fait, c'est du post-rock "y'en a aussi". Il est un peu entre-deux, avec des passages plus doux et quelques montées en puissance de belle tenue. Il est aussi très classique, ce qui n'étonnera personne, malgré quelques poussées intéressantes vers le prog.
Emersion compte six pistes s'échelonnant en durée entre cinq et dix minutes. L'album fait un peu plus de quarante minutes en tout, ce qui reste dans la norme du genre. Classique, certes, mais plaisant. Le format long des pistes permet de poser quelques belles ambiances et des montées en puissances lentes, comme par exemple sur "Gold Drizzle" et ses neuf minutes et demie ou sur le morceau-titre.
Alors que le plus gros de l'album donne dans le pur post-rock instrumental lambda, le groupe se permet néanmoins quelques digressions qui s'apparentent un peu au jazz-rock ou même au rock progressif, comme le saxophone et les constructions complexes de "Satyre" ou les sonorités orientalisantes, la rythmique et la composition de "Kå".
Petit plus: les transitions sont minimalistes voire inexistantes, ce qui apporte une certaine fluidité à cet album, qui a peu de franches coupures.
Bon, soyons honnête: Hubris. ne révolutionnera pas le post-rock – si tant est que qui que ce soit puisse le faire – mais le groupe propose des compositions claires, souvent planantes, et maîtrisées. Vous pouvez trouver Emersion sur Bandcamp pour le prix très raisonnable de sept francs suisses