Il y a maintenant trois mois, le petit cercle des nostalgiques d'une pop fine et ciselée découvrait Ben Parker et Jason Hazeley avec un mini-album nommé Hello. Prétextant que ce Hello n'était qu'un petit préambule inoffensif, le duo londonien nous promettait un second volume dès la rentrée des classes. On aurait pu les croire présomptueux, mais c'est avec une ponctualité toute helvétique que Emoticons arrive aujourd'hui sur nos platines. À l'écoute de ces treize chansons, la belle assurance affichée de leur part avant l'été n'avait rien d'un bluff. Le groupe fait preuve d'une persévérance unique et, la plume toujours aussi agile, nos deux gars se risquent même à quelques petits effets de production comme dans Windows Walk. De plus en plus ambitieux, Ben Parker brise ses chaînes et s'affranchit de la plupart de ses obsessions, ses longues envolées vocales maintenant débarrassées du spectre de Jeff Buckley. Raffiné et gracieux sans être complaisant, Emoticons est donc de la même veine que son prédécesseur, tout en sobriété dans l'émotion lyrique. (Magic)
Dans la foulée du très prometteur EP "Hello", revoici les deux duettistes Ben et Jason. Que dire, que dire: ce disque est beau comme les filles trop belles qu'on n'embrassera jamais. Et c'est bien là le problème, ce disque risque de ne nous toucher que par accident, en plus d'indifférer ceux qui ne jurent que par la dernière "sensation rock" (tant mieux pour le banquier de Muse vous me direz). Il manque a priori une légère fêlure en travers de cette musique, la production est parfois un peu trop lêchée, le chant de Ben présente souvent des similitudes troublantes avec celui d'un certain Thom Yorke et il n'y a même pas d'économiseur d'écran Mac/PC sur le CD comme sur le précédent EP... Cela devrait faire autant de raison de mépriser cet album, mais ce serait se priver bêtement d'une qualité d'écriture rarissime (surtout de nos jours où tout fout le camp) et des merveilles comme "Say Come", "Air Guitar" ou "Emoticons". Un petit chef d'oeuvre un peu trop lisse, un peu trop discret, mais un chef d'oeuvre quand même. Faute d'embrasser des filles trop belles, je me contenterai de ce disque (mais je n'ai pas dit mon dernier mot). (Popnews)