Une douce histoire autour du feu

Ashbury c'est un peu ce grand-père qui raconte des histoires autours d'un feu, histoires qu'on finit par connaître par cœur mais qui nous font toujours vibrer avec la même intensité, la même passion si bien qu'on en redemande encore et encore.

Pour commencer j'attirerai l'attention sur la production, une pareille qualité sonore en 1983 reste rare, le son est très propre, bien équilibré et complet, particulièrement dans les basses, le rendant immersif et puissant sans être agressif.
La batterie est particulièrement bien produite, elle rend un son lourd très typé hard rock californien, appuyé par une basse blues qui adouci et donne cette base ronde et harmonieuse.

Les guitares et le chant quand à eux jouent de pair, l'un complétant parfaitement l'autre, pas de vides dans l'histoire que nous raconte le groupe. Le chant est pour moi l'un des atouts principaux d'Ashbury, on se laisse aveuglément porter par la voix chaleureuse de Randy Davis dans les paysages fantastiques du folklore sud-américain.

L'album évolue en alternant les élancées épiques, les balades berçantes et les crescendos intenses et maîtrisés, on est transporté entre tempêtes et eaux calmes.
L'album s'écoute tout seul, si bien qu'on n'y accroche pas forcément à la première rencontre. Il m'aura fallu de nombreuses écoutes inattentives d'abord puis en me concentrant sur les paroles ensuite, peu à peu sifflotant les riffs jusqu'à les connaître par cœur.

Et on s'y attache, comme à un paysage sur lequel on passe tout les jour sans y faire attention, et qui finit par faire partie de nous, on le regarde, nostalgique, rêveur, connaissant tous ses recoins comme notre poche mais encore surpris, on le redécouvre à chaque regards. Après la passion, vient l'affection.