Le premier album du combo néerlandais, l'un des pionniers du metal symphonique, est aussi l'un des plus appréciés des fans de la première heure et des metalleux les plus "underground". Dans l'ensemble assez sombre et difficile d'accès, on y trouve effectivement quelques perles qui méritent d'être mentionnées.
A commencer par la magnifique ballade au piano, Restless, premier titre et single, qui, il faut l'avouer, sort beaucoup de l'esprit général de l'album. On se souvient encore des mémorables "Laï Laï Laï" de la chanteuse Sharon den Adel qui ont fait le succès caractéristique de la chanson.
Le reste de l'album est donc sombrement plus différent, et le second titre Enter, qui donne son nom à l'album, nous le confirme dès le départ avec ce grincement de porte et cette voix inquiétante qui nous souhaite la bienvenue. Et ce ne sont pas les grunts de Robert Westerholt, fondateur du groupe et guitariste, qui nous le contrediront. Ainsi, l'ensemble du disque est donc plus doom, la voix de Sharon étant d'ailleurs assez souvent secondée par les grunts de Robert (Enter, Gatekeeper, Grace, Candles) ou même totalement remplacée le temps d'une chanson par ceux - puissants - de l'ex-Orphanage, George Oosthoek (Deep within). Par ailleurs, l'ensemble présente une atmosphère musicale particulièrement sombre (que le morceau instrumental Blooded illustre bien), avec cependant parfois une pointe de lumière et de magie (Pearls of light, intro de Gatekeeper, pont de Grace, sans oublier la magnifique Candles) venant illuminer tout ça.
Mais finalement, un trop plein de ténèbres et une musique pas des plus variées font que cet album peut parfois se révéler assez répétitif et lourd (on aurait presque l'impression que l'on continue sur la même chanson entre Gatekeeper et Grace), et l'arrivée de ce merveilleux titre qu'est Candles à la fin de l'album - concentré de magie et d'émotions sur une musique sombre que viennent contraster quelques touches de piano - est une issue plutôt salvatrice. D'autre part, la voix de Sharon étant, il faut l'avouer, magnifique - les vocalises qu'elle nous livre tout au long du disque le confirmant - il est dommage qu'elle semble souvent effacée au loin comme un écho plutôt que comme un vrai lead vocal. Encore plus dommage de trouver deux titres où l'absence de la belle se fait cruellement sentir (Deep within et Blooded).
Un album qui reste malgré tout réussi, certes pas le plus accessible de la discographie du groupe, ce qui explique sûrement pourquoi j'ai toujours eu plus de mal à y accrocher, mais qui contient, au beau milieu de ces ténèbres, quelques véritables perles de lumière, dans tous les sens du terme ! Cela reste également un album à écouter pour se rendre compte de toute l'étendue musicale de ce groupe qui sait se renouveler à chaque nouvelle sortie. Avec Enter, Within Temptation nous présente les prémices de cette magie enchanteresse qui a toujours caractérisé le groupe. Les débuts d'une carrière qui promet d'ores et déjà d'être intéressante !