Malgré quelques bonnes satisfactions ("Entre deux mondes", "Sous un grand ciel gris") et le très beau "La morale", Entre deux mondes est une relative déception.
Explications.
On est en 1997, Rocca est le premier du (très prometteur) collectif La Cliqua à sortir un album. Il a tout juste 22 ans. Et d'ailleurs on retrouve tous ses coreligionnaires sur cet opus, que ce soit à la production ou en featuring. Je me souviens qu'à l'époque, les radios nous avaient gavé comme des oies avec son morceau "Les jeunes de l'univers", un titre putassier et catchy qui ne sort pas de votre tronche. Dès lors Rocca n'était connu qu'à travers ce titre au loop entêtant. Dommage et dommageable car il est à l'image de cet album (hormis les titres plus hauts nommés) ; à savoir une ritournelle de plaintes et complaintes. Il tourne incessamment en rond pendant 1 heure sur les mêmes sujets, les mêmes problématiques et les mêmes pleurnicheries. Certes les beats boom bap tabassent bien sur la caisse claire, rien à dire là-dessus, mais la forme ne suffit pas à cacher le fond. Rocca a un flow intéressant, des rimes plutôt réussies, mais sur la longueur d'un album, c'est foutrement long quand on ressasse les mêmes choses sur un rythme lancinant. Les instrus ne sont pas dingues, très stéréotypées qui plus est.
Loin de moi l'idée que c'est un mauvais album, il y a de bonnes idées mais elles sont si peu nombreuses...et tellement éparpillées.
Certains le placent comme un des albums importants du hip-hop français. Je le placerai juste dans les productions correctes dans le domaine. Pas plus que ça.
6/10 pour les efforts ça et là, l'année de sortie et l'âge relativement jeune de Rocca.