Vous me pardonnerez ce titre de critique plutôt nul, mais il faut le dire, la musique de Govan est érotique. En tout cas elle me fait frissonner le bas ventre. Mon dieu, que cet album est bien!
Guthrie govan est, au même titre que christophe godin ou bumblefoot, l'un de ces nouveaux shredders amusants,sympathiques et surtout monstrueusement talentueux, qui savent littéralement tout jouer. Foutez guthrie dans un big band et il vous jouera les solos coltraniens les plus hallucinants qui soient, avec ce qu'il faut d'accords altérés et de modes méga locriano-pentatoniques. Mettez le dans un groupe de métal, et accrochez vous le cul à la chaise. Faites le jouer avec un rappeur, il trouvera une rythmique qui défonce pour accompagner le tout et vous foutra un solo de guitare sans frettes à tomber par terre. Vous ne me croyez pas? Allez sur youtube et tapez "guthrie govan dizzee rascal" sir youtube.
M'enfin, revenons à l'album. Parceque, certes l'homme est un monstre de polyvalence et de technique, mais pour les amis non musiciens parmi vous, et bah ça vous fait une belle jambe. Donc parlons de l'album.
Une merveille. On y trouve des jazz rock les plus raffinés, comme slidey boy, et sa basse qui double la guitare pour un effet hyper funky yolosoinw, certains shreds au sens classique du terme comme fives ou Seven, avec leur dose de solos de partout, ou encore waves et ses notes qui coulent de l'une à l'autre telles des vagues au clair de lune dans le couchant espiègle, certains morceaux dans une veine Vaienne très présente, mais... mieux que Steve Vai quoi, comme uncle skunk, un peu de métal quand même parceque faut pas déconner, sur erotic cakes (et puis bon sur ce morceau y'à aussi du jazz rock parceque faut toujours pas déconner), les morceaux les plus magnifiques de la galaxie, je pense à Eric qui est juste indescriptiblement parfait, avec un feeling splendide à la guitare sans frettes ou les notes tombent du paradis les unes après les autres... et n'oublions pas l'un des traits du style de Govan, la déconne, parceque le rouquin préféré de Steven Wilson à de l'humour (en témoignent les noms des chansons de son groupe The Aristocrats) et il le traduit en musique. Je vous parle ici de rhode island shred, morceau sur lequel Ron Thal pose un solo, qui consiste grosso modo en une forme de bluegrass ultra rapide et complètement barré, avec tous les clichés possibles et imaginables de la guitare bluegrass, qui m'a évoqué une horde de pirates bourrés au whisky qui courent après des poulets échappés d'un poulailler sur une plage. C'est dire. C'est donc toute une pléthore de styles musicaux explorés à travers cet album, et n'allez surtout pas croire à cause de l'évocation de tous ces styles que l'album est incohérent et passe du coq à l'âne, bien au contraire il fait preuve d'une grande unité, et c'est la l'oeuvre des génies : savoir faire des choses très différentes, sans copier personne et en étant toujours reconnaissable. Oui il y a du métal, du jazz et si bluegrass sur cet album, mais ça reste avant tout du Guthrie Govan. Vous voulez vous faire un avis? Écoutez Ner Ner, le morceau le plus représentatif des différents aspects de la musique du bonhomme (avec un solo de ritchie kotzen), une putain de tuerie. Comme tout l'album. Comme ce mec.