Magma - Eskähl 2020 (Live) - (2021)
Je me souviens la dernière fois que j’ai vu Magma c’était à la fête du PCMLF (Parti communiste marxiste-léniniste de France) qui s’est dissout en 1988, pourtant rien d'un groupuscule, y’avait du monde à ce concert, j’étais en compagnie de membres du dit parti, des bons potes mais je n’aimais pas l’embrigadement et mon cœur penchait plus à gauche, c’est dire à quel point j’étais infréquentable. J’avais été subjugué lors de ce concert, surtout par Vander, il m’a bien secoué ce soir-là, le gars !
Mais ça, c’est du passé, j’ai acheté le double Cd à la Fnac, heureusement il y avait le prix vert parce qu’autrement c’est moi qui serais devenu vert, vingt-trois boules quand même, mais ça les vaut, un morceau de McCoy Tyner « For Tomorrow » et un autre de Michel Graillier « Auroville », une contribution nette au jazz, et Christian, et le petit Top, Jimmy le fils.
Le premier Cd, issu du concert de Perpignan lors de la tournée deux mille vingt, recueille les trois premiers coups de massue « Theusz Hamtaahk (fragment) », « Wurdah Ïtah (fragment) » et « Mëkanïk Dëstruktïw Kömmandöh (fragment) », l’ensemble frôle l’heure, par chance de simples fragments, l’équation totale aurait été fatale, même si, déjà, je chancelle.
Pourtant il y a moins de jambes et de bras qu’autrefois, les excellents Simon Goubert et Thierry Elkiez aux claviers, Rudy Blas à la guitare, le jeune Top à la basse, Christian à la batterie et au chant, mais c’est Hervé Aknin dans le rôle de Klaus, Stella Vander chante et tambourine, ainsi qu’Isabelle Feuillebois qui, elle, grelotte également.
Et des chœurs, Sandrine, Sylvie, Laura ainsi que Thierry, tout ça représente pas mal de monde, mais on ne retrouve pas l’impression de puissance implacable et mécanique qui broyait tout sur son passage dans les temps d’avant. Par contre c’est compensé par de la nuance, de la féminité, une sensibilité qui respire plus qu’elle n’assomme ou étouffe. Plus poétique et moins zombi en somme.
Toujours les compos d’avant, mais elles chantent plutôt que d’être martiales, ainsi Magma évolue, encore et encore, c’est ce qu’on souhaite et qu’on espère, plutôt que de se caricaturer jusqu’au grotesque, comme le font les groupes qui nous sortent toujours des variations du même album, souvent en pire, au fil des décennies.
Pourtant le destin frappa et les fit taire, la tournée pris fin à Saint-Etienne, devenue dernière ville étape, tout le monde à la maison, c’est l’heure du grand confinement, chacun chez soi, « fermez boutique » comme elles disent au hand !