C'est pour quand la Happy End ?
6 ans. Depuis le Red Album, Weezer a privilégié la production à la créativité. En 2008, on pouvait presque parler de retour en force avec un single très réussi ("Pork & Beans") et des morceaux de bravoure à la Bohemian Rapsody inédits pour le groupe ("The Greatest Man That Ever Lived", "Dreamin"). S’ensuivent 2 croûtes en 1 an. Quasi-identiques pondus en mode automatique dont mêmes les pochettes confinaient à la blague ainsi qu'une compil’ de faces B inutile. Pour une raison qui nous échappe, ce Everything Will Be Alright in the End est accompagné d’une flopée de critiques positives avec pour étendard une note au-dessus de 6 chez Pitchfork, pourtant pas réputé pour être des grands fans.
Dans cette nouvelle demie-heure de pop-rock sucrée, il y a une sacrée dose de déjà entendu. Les paroles frisent l’auto-référence et si certains titres sont efficaces, ils sont tellement familiers qu’on peut deviner leurs constructions dès la première écoute. Immédiatement adopté, "Cleopatra" s’empare sans gloire du statut de tube de la tracklist. A l’inverse, des grands moments de niaiserie comme "Go Away" ou "Foolish Father" nous font demander carrément ce qu’on fout là.
C’est vers la fin qu’EWBAITE s’avère le plus intéressant avec "The Futurescope Trilogy". Au-delà de ces fulgurances, il faut admettre que le tout sonne ringard et creux. Clairement, ça déroule sans qu’on ne ressorte avec un seul morceau en tête. Avec 10 ans d’absence en France en 2015, Il serait de bon ton que Rivers Cuomo pointe le bout de ses lunettes dans l’Hexagone pour pouvoir enfin tirer un trait sur un groupe qui amasse maintenant plus d’albums dispensables que de classiques.