Cet album s'est fait attendre, c'est le moins que l'on puisse dire : 8 ans que The Age of the Understatement traîne dans les recoins et parfois en tête de mes playlists.


Ce nouvel album apporte un peu de fraîcheur, aussi paradoxal que cela puisse paraître, tant le duo teinte ses compositions de couleurs mélancoliques.


Moins orchestral, résolument plus pop, j'aurais eu tendance à comparer The Last Shadow Puppets aux Moody Blues sur leur premier album, désormais je trouve chez eux davantage de Beach Boys.
La comparaison n'est pas anodine, on peut lire partout qu'un virage clair se fait sentir chez Turner, que ce soit avec Arctic Monkeys avec AM ou TLSP : ça sent la Californie à plein nez.
Rien de déplaisant en soit, il est agréable de constater que certaines formations musicales sont encore capables d'évoluer plutôt que de rester cantonnées à un style, surtout quand celui-ci fonctionnait déjà très bien. La prise de risque a souvent du bon, c'est le cas ici.


Kane et Turner ont mûri, leur musique aussi, moi aussi.
Ils offrent une approche moins dramatique, beaucoup plus posée, et rationnelle, sans pour autant faire l'impasse sur la poésie.


En fait, leur écriture semble plus réfléchie :
là où The Age of the Understatement incarnait la hâte de l'adolescence, le caractère épique des épisodes de la vie à cet âge, ce nouvel album m'évoque la contemplation qui suit la réalisation du passage à l'âge adulte, même si quelques sursauts de fougue ressurgissent à l'occasion (Bad Habits pour ne citer qu'un exemple).


Je n'en attendais pas moins des Puppets : 8/10 probablement ré-évaluable à la hausse.


D'ailleurs, j'en profite pour faire un autre parallèle, je fais partie de ces gens qui mettent The Wall sur un piédestal. Je trouve que l'ouverture sur Aviation renvoie à la fin de In the Flesh?, qui est également à mon avis la véritable ouverture de The Wall : un son d'avion en piqué/chute. Peut-on y voir un clin d’œil ? J'aime à penser que oui, dans un sens, ça établirait un lien entre deux de mes groupes favoris, via cet album qui pourrait bientôt figurer parmi mes favoris aussi.

juIes
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Ma collection de vinyles

Créée

le 6 avr. 2016

Critique lue 345 fois

2 j'aime

juIes

Écrit par

Critique lue 345 fois

2

D'autres avis sur Everything You've Come to Expect

Everything You've Come to Expect
Marinelle
8

The Dream Synopsis

Après huit ans d’attente (moins que ça en fait car je ne les ai découvert que tardivement), je recevais le 1er avril, à 1h03, une notification ITunes m’informant que ma précommande d’Everything...

le 1 avr. 2016

15 j'aime

4

Everything You've Come to Expect
YADIPA
7

We are in nineteen sixty-nine and London is swinging !

Cela faisait huit ans que l'on attendait nos deux anglais les plus anglais de ce monde sous le nom de The Last Shadow Puppets ! Après le grand et remarqué The Age of the Understatement, à quoi...

le 28 mars 2016

10 j'aime

Du même critique

Dans les forêts de Sibérie
juIes
8

Un an dans l'église des Taïgas

Je suis libre parce que mes jours le sont Rompre avec son monde, tout quitter, vivre en ermite... Ce sont des idées, des idéaux récurrents, abordés dans l'art depuis toujours et pour...

le 1 juil. 2016

3 j'aime

2

Everything You've Come to Expect
juIes
8

Everything I've Come to Expect

Cet album s'est fait attendre, c'est le moins que l'on puisse dire : 8 ans que The Age of the Understatement traîne dans les recoins et parfois en tête de mes playlists. Ce nouvel album apporte un...

le 6 avr. 2016

2 j'aime

Seul sur Mars
juIes
6

Il fait froid sur Mars, mais ça sent le réchauffé.

Cette brève critique ne sera pas plus originale que ne l'est le film. (Attention, un peu de spoil) Quand on parle de Seul sur Mars, impossible de ne pas évoquer Gravity ou Interstellar. Trop...

le 23 oct. 2015

1 j'aime