James Brandon Lewis Trio – Eye of I (2023)
Sur le journal « Jazzmag », que je reçois dans ma boîte, il y a eu cette année des petits changements dans la chronique des disques. Autrefois il y avait les « chocs du mois », une sélection que je suppose collégiale des albums que l’on met en avant, et les autres… Dorénavant il y a aussi des deux étoiles, trois étoiles ou quatre étoiles, et aussi des « chocs », je suppose qu’une étoile ou zéro, ça doit également exister, au moins théoriquement. Je suggère, pour affiner le choix, de mettre des moitiés d’étoile également, ça ferait plus sérieux.
J’admets me laisser influencer parfois, mais il m’arrive plus souvent d’acheter les albums ou les cds avant la lecture du magazine, je mets les étoiles moi-même et ça me va. Après tout je suis déjà bien assez grand pour me débrouiller par moi-même, et, chacun peut facilement se faire son idée grâce aux extraits musicaux qui se trouvent bien souvent assez facilement, sauf si vous achetez un album de John Zorn.
Je vous dis ça parce que j’e me suis procuré ce Cd de James Brandon Lewis dès sa sortie, je l’ai bien écouté et, l’autre jour, je suis tombé sur la chronique du gars de Jazzmag qui lui colle trois étoiles. Même pas quatre, ça me choc, parce que pour moi il les vaut bien !
Bon on s’en tape un peu mais James Brandon c’est tout de même du sérieux, le gars il est positionné étrangement, souvent considéré comme un post bopper, c’est-à-dire pas du côté de la musique qui renverse la table et prône la révolution. Et pourtant il possède ce « truc » très moderne et souvent limite, qui le propulse vers le « presque » free, ça lui donne un charme indéniable, un positionnement un peu inédit, mais vous le savez car, de « Brandon Lewis », je vous ai déjà beaucoup parlé.
Son fidèle coéquipier, le batteur Chad Taylor n’est plus là, remplacé par l’excellent Max Jaffe, aux percus également, il y a aussi Chris Hoffman au violoncelle, à pédales pour aller plus vite, il fonce… Il y a également quelques invités, le cornettiste Kirk Knuffke sur deux titres dont l’exceptionnel « Someday We’ll all be Free » et le très beau « Even The Sparrow », et les « Messthetics » un quartet qui s’ajoute sur la dernière pièce « Fear Not », superbe elle aussi, mais le chroniqueur de Jazzmag il s’est peut-être arrêté avant.
Bon pour faire vite il y a également une reprise de Cecil Taylor, lui qui n’est pas souvent repris par ses collègues, ça s’appelle « Womb Water » et Max assure divinement à la rythmique. On peut parler d’une énergie rock sur cet album qui recherche une certaine simplicité pourrait-on dire, aller au but et toucher direct, une philosophie qui n’est peut-être pas la bonne pour nos esthètes distingués du jazzz.