En 1968, Charles Aznavour se produit sur la scène de l’Olympia.
Après une heure d’interprétation divine et spectaculaire, il s’avance sur la scène, encore essoufflé, il admire le public et annonce que la prochaine chanson sera un « doublé » (ancêtre du « medley »), le chanteur s’apprête à chanter « Sa jeunesse » et « Hier Encore » en une seule et même chanson. Ces deux chansons ont été écrites avec 20 ans d’écart. En 20 ans, la vie passe, les amours viennent et passent et les textes et les musiques des chansons résonnent à travers ces évènements de nos vies. En 20 ans, l’homme change, il diverge à travers ses inspirations, ses ressentis et son mode de vie.
En 1968, quelques secondes avant d’interpréter ce « doublé » légendaire, Charles Aznavour laisse s’échapper de son imagination une phrase qui me marquera à jamais, tant elle est profonde, réelle et compréhensive pour toutes les personnes qui ont déjà voulu écrire, chanter, danser ou espérer toucher à la grande famille de l’art.
« Vous pourrez donc vous rendre compte de la différence qu’il y a entre un auteur d’un certain âge et un auteur d’un âge certain. »
Aznavour était un dieu parmi les hommes et ses textes une bible divine intergénérationnelle.
Aznavour n’est plus et mon cœur le pleure.