Nous sommes en 2018, l'IDM a 25 ans. Alors que la musique renoue avec son passé des 90's l'électronique n'est pas en reste. Et quand l'IDM rejoue de l'IDM, ça donne Ross From Friends, et c'est plutôt réussi.
On retrouve dans les productions de Family Portrait plusieurs influences de la dance music à la rave en passant par la techno. Il y a aussi un rapport décomplexé à la nostalgie et au passé, celui que connaissent bien les adeptes de Boards of Canada et qui est exploré plus à fond par Daniel Lopatin et d'autres. Le portrait des familles tient pas mal de la photo des années 90 aux couleurs un peu passées, celle où on avait des pulls Tortues Ninja, où maman avait une coupe de cheveux carrées et papa était moins gros, la clope au bec, un truc de l'enfance, du vintage mais pas en toc.
Mais la mémoire humaine est ainsi faite que quand on lit un souvenir, on le réécrit et on le change un peu à chaque fois. Le travail de réécriture est omniprésent chez Ross From Friends. Chaque son, est ciselé, travaillé, et une écoute attentive de l'album révèle un entrelacs complexe de pièces qui ne doivent pas leur présence au hasard.
Dansante, mélancolique et enfantine l'IDM de Ross From Friends donne envie de sautiller et de rêver en même temps. Un bon rappel que les britanniques ont toujours su réinventer la musique électronique et dépasser les genres, même quand ils les ont inventés.