Far Side Virtual par Chro
Par Olivier Lamm
Depuis qu'il a servi d'argumentaire théorique au journaliste David Keenan pour pondre son concept de « pop hypnagogique », James Ferraro semble être devenu l'Ubik de la musique de notre temps. Littéralement, d'abord, puisqu'entre les formats (CD-R, cassettes, LPs) et les side-projects (Skaters, 90210, Lamborghini Crystal...), il a publié plus de quarante albums ; par truchements psychiques, ensuite, via la musique d'un nombre incalculable de musiciens traumatisés par son œuvre (de Oneohtrix Point Never à toute la galaxie Not Not Fun, pour ne citer que les plus évidents).
Comment expliquer pourtant qu'un énième freak fétichiste des déchets culturels des années 80, débarqué de la niche noise DIY et dont la plupart des oeuvres ont été couchées à la va-vite sur un quatre-pistes défectueux, soit devenu l'épitomé musical contemporain ? Aussi curieux que cela puisse paraître pour qui n'a jeté qu'une oreille distraite à ses productions cradingues, il y a une minutie, une rigueur onirique dans les évocations de Ferraro qui ne s'entend nulle part ailleurs. Plus qu'un commentateur grimaçant de l'hyperréalité généralisée, l'Américain en érige des simulacres plus vrais que nature dont on peut certes questionner l'essence curieusement redondante, mais jamais la conformité. (...)
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