C'est marrant parce que la pochette on dirait une de Lana Del Rey

Très curieux de la tendance qu'à la chanson française de se réapproprier certains codes musicaux hip-hop (avec parfois des choses réussies, comme l'introduction de La Vie devant soi de Vincent Delerm (no joke) ou les nombreux braggadocios des Pirouettes), pour une fois la situation est un peu mitigée, mais au final cohérente avec ce qui sépare les bons des mauvais exemples, qui ramène à la question centrale de l'exercice : pourquoi ?

Parfois, pour se mettre une étiquette jeune urbaine sur une chanson qui n'a aucun rapport, on glisse des scratchs (des scratchs, oui oui, en 2017) et c'est très gênant pour tout le monde.

Parfois, pour appuyer une ambiance ambigüe, où une voix finalement convenue raconte crument des expériences BDSM, on joue sur un oxymore (qui a force n'en est plus un) : boite à rythme sale sur orchestration classique à base de cordes.

Il est aujourd'hui assez banal de dire que le rap s'est autant diversifié que le rock, qu'entre Damso et Bigflo et Oli il n'y a pas plus à voir qu'entre Burzum et Les Forbans. Il parait alors bien normal que la variété en fasse des choses aussi gênantes qu'une vidéo honteuse de Ringo (celui de Sheila) ou qu'aussi respectables que la carrière d'Alain Bashung.

Mais dans l'entre-deux, il faut bien expérimenter. Quitte à ce que la direction artistique devienne une panoplie, si on sait, au fond, pourquoi on a mis tout ça là-dedans, parce qu'il s'agit de quelqu'un qui a souffert mais ne veut pas en faire des caisses, parce que son corps c'est compliqué mais il va falloir faire avec, avec ça et ses autres combats intérieurs, et, surtout, parce qu'elle est née en février 91.

Comme il faut peut-être passer par des textes niais comme les militaires pour arriver à la vérité.