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Nick Drake est un auteur-compositeur-interprète folk et multi-instrumenstiste britannique peu reconnu de son vivant mais qui a eu une telle portée dans l’histoire de la musique par la suite qu’il est considéré comme l’un des plus grands musiciens du XXème siècle ; même s’il est encore souvent oublié dans la liste de ces musiciens morts très jeunes (26 ans). Nick Drake joue de la guitare, du piano, du saxophone et de la clarinette (rien que ça en, disons, 20 ans de carrière, à moins qu’il n’ait déjà commencé à tâter de l’instrument au biberon).


La musique de Drake a l’odeur des grands espaces, de la route lyrique aux couleurs sépia, des longs courriers ; des odeurs de bois chauffant au soleil ; des accents de musiques country se mêlant à ceux de la guitare folk sont couronnés par une voix suave et mystérieuse, un voyage intime qui transcende l’individualité pour étreindre des paysages verdurés de grandes plaines encore insoumises.


Ses trois albums, parus entre 1969 et 1972, passent quasiment inaperçus. Ce n’est que véritablement dans les années 80-90 que le public découvre enfin la puissance et l’essentialisme de cette musique qui ne cherche pas à en faire trop, sait rester discrète pour provoquer le plus fort écho intérieur. « Five leaves left » paraît en 1969. Tous les ingrédients de Drake y sont déjà présents : une guitare folk qui joue des rythmes à cordes, une voix traînante qui n’hésite pas à monter dans les aigus, toute cette variation toujours très diffuse pour ne pas perturber l’apesanteur des morceaux (qui s’écoutent encore mieux allongé au soleil, la tête en train de parcourir des kilomètres de routes désertes perdues en pleine death valley, je vous livre un peu mes propres visions de la musique de Drake).


Comme une prémonition de son passage invisible (du temps de son vivant) dans l’horizon musical, la chanson « Fruit tree » parle de la petitesse de la gloire et de sa vainalité : « So men of fame can never find a way till time has flown far from their dying day » (Ainsi, les hommes de gloire ne peuvent-ils trouver sa voie avant que le temps n’ait filé loin de leur dernier jour).


Drake sera insomniaque et dépressif toute sa vie (c’est d’ailleurs un surdosage d’antidépresseurs qui le tuera) et ces leitmotivs infusent sa musique pour nous plonger dans un univers vaporeux, tout aussi léger (les pieds à des miles du sol – oui, car les voyages s’y font à vol d’oiseau) que les paroles sont frappantes de lucidité et d’universalité.


Sur l’album « Bryter layter », sorti en 1970, Drake est accompagné du groupe Fairport convention et de John Cale (ex-Velvet underground) mais il compose, écrit, et enregistre ses chansons bien souvent seul, d’où le style épuré et net de ses albums.


Après son troisième album, « Pink Moon » (1972), et face au peu de succès que connaissent ses disques, Nick Drake se retire dans la campagne du Warwickshire. Pourtant, quelques décennies plus tard, ce sera le morceau-titre de « Pink moon » qui lui vaudra d’abord la reconnaissance du public avant qu’on ne découvre ses albums tous trois considérés désormais comme cultes et incontournables.


« When the party’s through seems so very sad for you, didn’t do the things you meant to do, now there’s no time to start anew… When the day is done, down to eath then sinks the sun along with everything that was lost and won… »


De quoi promettre des nuits d’été magiques à ses côtés…

Justine-Coffin
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le 2 juin 2016

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