Follow the Leader par Julien Lenormand
« FoLLow The LEADER », Korn nous revient avec un nouvel album au nom et à la pochette plus qu’évocateur laissant passer plusieurs messages plus ou moins sous entendus. 2 ans après le brulot de rage et de fureur qu’est Life Is Peachy, Korn sort son « Follow The Leader » assez prétentieux mais qui a tout pour se le permettre.
En effet le groupe peut se vanter d’être le créateur du nouveau mouvement metal et d’avoir entrainé dans son chemin quantité de clones reproduisant la formule Korn à la lettre. « Follow The Leader » est l’album du changement, le combo après nous avoir pondu deux premiers albums bruts de décoffrage remplis de colère, fait son retour avec ce disque qui semble être plus optimiste et avoir un nouveau son.
On retrouve tous les ingrédients qui font le son Korn, les guitares 7-cordes de Head et Munky avec leur son ultra lourd, la basse slappée cliquettante de Fieldy, la frappe puissante de David Silveria, les hurlements et le chant atypique de Jonathan Davis. Mais Korn ne stagne pas et décide d’apporter du changement dans leur musique en insérant plus d’effets et de bidouilles ainsi qu’en se permettant 4 featurings sur ce nouvel album, pour des collaborations très hip hop en compagnie de Ice Cube, Fred Durst de Limp Bizkit et Tre Hardson du groupe Pharcyde, en déplairont certainement à beaucoup (« Children Of The Korn », « All In The Family » et « Cameltosis ») ainsi que Cheech Marin pour le morceau « Earache My Eye ».
Ce qui est flagrant avec ce nouvel album c’est que globalement l’album est plus facile d’accès, on y trouve plus de mélodies, les morceaux sont moins violent en général, Jonathan Davis chante un peu plus que par le passé mais à toujours ce côté écorché vif, ça reste un véritable album de Korn, on reconnaît immédiatement la patte Korn identifiable parmi des milliers.
L’album comporte son lot de tueries avec des morceaux ultra convaincants (« It’s On ! », « Freak On A Leash », « Got The Life », « Seed »…). L’album est beaucoup plus varié que les précédents et c’est tant mieux, « Follow The Leader » est plus long que « Korn » et « Life Is Peachy » mais sa variété ne nous fait pas s’ennuyer une minute. L’album contient de bons morceaux bien énervés de quoi vous défouler avec ses gros riffs (« Reclaim My Place », « Pretty », « Seed »), ses chansons plus mélodiques et entrainantes quoique tout de même très metal qui font effet dès la première écoute (« It’s On ! », « Freak On A Leash », « B.B.K. »). On remarque que Jonathan Davis a recours plus souvent à ses borborygmes, qui sont un peu sa marque de fabrique, et va même utiliser une pédale pour trafiquer sa voix et donner un effet de scratch (« Freak On A Leash », « B.B.K. », « Seed »). Korn sors également un peu de son sérieux et de sa gravité de ses paroles pour nous sortir un « All In The Family » très drôle où Jon et Fred Durst passe leur temps à se vanner sur eux et leur groupe, également avec « Earache My Eye », le morceaux caché qui est assez délirant.
La cornemuse est comme de coutume de sortie pour cette fois cloturer ce « Follow The Leader » avec le dernier morceau « My Gift To You », émotionnellement chargé qui va crescendo pour se terminer dans la douleur, très réussi à l’image de « Daddy » et « Kill You » qui l’ont précédé. « Follow The Leader » nous montre donc un Korn nouveau qui se permet un peu de changement, l’album est une véritable réussite et nous montre une fois encore que Korn a toujours une longueur d’avance sur ses clones, cherchant à se distinguer. Le tournant un peu hip hop ne plaira pas forcément aux fans du groupe, mais « Follow The Leader » à tout pour connaître un énorme succès.