Cécile McLorin Salvant ‎– For One To Love (2015)


Restons dans les vocalistes avec Cécile McLorin Salvant qui sortira un album très prochainement, une quinzaine de jours si tout va bien. Celui-ci est son troisième, je possède également le précédent « WomanChild » qui est largement aussi bon, le tout premier est beaucoup plus confidentiel avec un tirage plus restreint.


L’orthographe du prénom donne un indice sur la nationalité de sa maman qui est native de la Guadeloupe, son père est Haïtien. Très tôt elle étudie la musique et le piano, puis est admise en 2007 dans la section jazz du conservatoire de musique d’Aix En Provence. Elle est extrêmement douée, c’est une grande technicienne qui possède déjà un savoir-faire qui la rapproche des très grands noms du jazz vocal féminin américain.


Elle a été également remarquée par Archie Shepp. Souvent elle aime puiser dans le répertoire jazz des chansons inconnues ou oubliées, très à l’aise en anglais, qu’elle parle couramment, autant qu’en français. Sur chacun de ses albums elle fait place à un ou deux airs de chez nous, et c’est à chaque fois merveilleux de l’entendre.


Elle collectionne les Grammy Award du meilleur album de jazz vocal, quasiment à chaque sortie d’album, et ce n’est pas usurpé. Peut-être pourrait-on lui reprocher parfois d’en faire un tout petit peu trop dans l’interprétation et d’être un peu trop théâtrale en accentuant le trait, mais je chipote et c’est très personnel, de plus je n’ai jamais rien lu à ce sujet.


Sur l’album il y a une chanson en français, « Le mal de vivre » interprété autrefois par Barbara, c’est tout juste sublime, sans imiter l’illustre diva elle se hisse si haut qu’elle vous cloue sur place. Déjà, sur WomanChild, il y avait « Le front caché sur tes genoux », on était prévenu ! Il y a également une interprétation de « What's The Matter Now? » en provenance du répertoire de Bessie Smith.


Elle est accompagnée par le pianiste Aaron Diehl, le bassiste Paul Sikivie et le batteur Lawrence Leathers, ça penche vraiment du bon côté, l’émotion est au rendez-vous. J’ai acheté l’album à la Fnac et, sans que ça n’apparaisse sur la couverture du Cd, il y a un titre bonus, le très beau « Personne » accompagné par Vincent Peirani à l’accordéon, par contre si vous avez des tendances suicidaires, je vous déconseille son écoute, pire que « Le temps qui reste » de Serge Reggiani.

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le 14 déc. 2022

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