Mélange explosif
La facilité avec laquelle Findlay passe d'une genre à l'autre tout en gardant une cohérence du début à la fin est assez impressionnante. C'est en grande partie ce qui charme dans cet album : on ne...
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le 14 mars 2017
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Tu devineras jamais mon pote !
Je me suis fait une putain d'entorse.
Mais pas de l'entorse de beau gosse tranquillou-bilou qui se trimballe, léger comme une plume, sur des béquilles rutilantes en filant des clins d'oeil aux gonzesses avec un sourire plein de chicots d'un blanc factice. Non mec, une vraie, une entorse de bonhomme avec toutes les couleurs de l'arc-en-ciel de la douleur inscrites dans la chair meurtrie de ma cheville, des boules dures comme l'acier à la place de ma malléole et des coups de surin chauffé à blanc qui traversent mon 45 fillette du matin au soir.
Une pure entorse de Spartiate avec cris de douleur et bave aux lèvres qui te cloue au sol et te fait définitivement comprendre que t'es plus fait pour bouffer des Chipster trempées dans du Lagavullin qu'aller courir 10 bornes dans la cambrousse Languedocienne.
Me voilà donc coincé sur mon canapé en simili-skaï depuis presque un mois à m'abreuver de "Macronneries" télévisuelles, à discuter programmes politiques avec le chat du voisin qui me lorgne d'un air interrogatif le cul posé sur le rebord de la fenêtre. Comparant les divers candidats, les différents projets et me ralliant aux avis éclairés des décolletés d'Apolline de Malherbe ou d'Anna Cabana de BFM TV avec une confiance absolue.
Presque un putain de mois affalé sur mon sofa à scruter la vacuité sans fond des commentaires de nos éditorialistes politiques en attendant impatiemment 19 heures et un apéro bien mérité.
Las d'une info redondante et du remplacement soudain des grands yeux noirs d'Anna Cabana par le regard sévère et le décolleté anémique de Ruth Elkrief, je me mis en tête d'aller regarder le programme complet du Lundi 10 juillet aux Déferlantes d'Argeles-sur-Mer. En effet la venue de mon idole: Sa Majesté Lézard Iggy Pop en terres Catalanes, m'avait décidé à prendre mon billet.
Je jetais donc un oeil sur la programmation - ma foi fort alléchante - à base d'Archive, House Of Pain, Ibrahim Maalouf, le tout jeune Kungs et pas mal d'autres que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam.
Ma curiosité se porta - bizarrement !- sur le joli minois d'une jeune Anglaise du nom de Findlay qui faisait partie de la programmation de ce lundi estival et dont le sobriquet ne m'était pas tout à fait inconnu.
Je me jetai donc sur cette jeune Anglaise pour vérifier si lors de son passage sur scène en juillet prochain, je devais rester aux premières loges et profiter du spectacle ou aller m'imbiber de Rosé de pays à la buvette du coin en compagnie de Lozériens à dreadlocks et autres cracheurs de feu à l'haleine douteuse.
Dès la première chanson, dès Electric Bones et ses relents Electro-Rock très Kasabian première période, j'ai su que j'allais abandonner mes camarades à cheveux sales et me caler les esgourdes sur le premier baffle venu.
Natalie Rose Findlay originaire de Stockport dans la banlieue de Manchester et tout juste 25 piges nous balance son Forgotten Pleasures en pleine poire et me déchausse deux dents alors que j'avais pas encore fini de soigner ma putain d'entorse. La petite nous crache une petite bombe Rock - 13 titres dont 2 ou 3 franchement dispensables tout de même - en ce début 2017 en me faisant presque oublier la boule de pétanque qui remplace ma malléole.
Un album couillu gavé de testostérone et pourtant si doux, si caressant, si féminin. Findlay livre ici une somme de Rock Féminin. Tout y passe.
Elle convoque de chansons en chansons les grandes figures de la Pop et du Rock à nichons. On entend au loin la voix suave teintée d'érotisme blasé de Debbie Harry sur l'étonnante Junk Food. On croise également la belle Alison Mosshart ( Waste my Time ) et les vapeurs psychédéliques et dépressives d'une Lana Del Rey évanescente sur le très beau Forgotten Pleasures. C'est également un peu le fantôme de la grande Poly Styrene et son Punk Rock Craspec que Findlay tente de réveiller avec la nerveuse et électrisante Off & On. Les influences se mêlent, les styles également.
Sa base musicale Electro-Rock se teinte de couleurs originales, un meltingpot sonore comme un putain de bouquet de fleurs des champs où gentils coquelicots et autres violettes délicatement parfumées s'entremêlent aux fleurs de ronces et chardons géants en exhalant un parfum tenace, capiteux et pourtant si léger, si séduisant, si évident.
Un bouquet plein de fleurs étranges, belles ou menaçantes mais dont la sensibilité féminine et la sûreté des goûts de la fleuriste parviennent malgré tout à donner à cet assemblage étonnant un équilibre fragile, quelque chose de simple mais diablement efficace.
" just a girl with a microphone ! " en quelque sorte.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste ♪♫...ZBN 2 . La bafouille Pop-Rock !...♫♪.............et Punk !..et Blues !..et Métal !..et Rap !..et Bossa !
Créée
le 18 mai 2017
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