"Toi, mon roi, comme une évidence, je veux renaître en roi"
Voilà l'exemple d'une critique coup-de-cœur, parfaitement inutile (et sûrement pas terrible, d'ailleurs) mais qui me fait plaisir.
J'adore cet album ! A sa sortie, j'allais vers mes 17 ans et il faisait partie des disques que j'écoutais en boucle. Et après quelques années de sommeil, je viens de le dépoussiérer et le plaisir est toujours intact. Pire : je me suis surpris à toujours en connaître la moindre parole par cœur (alors que ça fait un sacré bail que je ne l'avais point ouï).
Alors, pour les plus jeunes d'entre vous, Les Innocents, c'était un groupe avec J-P. Nataf, et qui a fait relativement peu d'album (quatre, et la rumeur parle d'une re-fondation du groupe et d'un album en préparation actuellement). Fous à lier est le deuxième, le meilleur et un des disques que je vénère.
Plutôt proche d'une pop acoustique aux mélodies simples mais irrésistibles, sans la moindre sophistication inutile, la musique est d'une beauté qui me paraît évidente. Pas besoin de s'y connaître en musique, pas besoin d'analyser les accords ou les subtilités de la composition, tout ici est parfaitement accessible dans sa meilleure qualité possible.
Et la musique s'accorde à merveille aux textes, qui souvent s'appuient sur la vie quotidienne. Portrait de ces personnes banales dont on ne parlera jamais mais qui accomplissent chaque jour leurs taches quotidiennes avec une constance qui frôle l'héroïsme
http://www.youtube.com/watch?v=AgUorDsBRWI
par exemple. J'ai une particulière admiration pour le très émouvant Dernier Soldat
http://www.youtube.com/watch?v=djjCX6ihV84
mais, en réalité, je les aime toutes, ces chansons.
Voilà voilà. à part répéter à l'infini à quel point j'aime ce disque (ce qui, au bout d'une cinquantaine de lignes, risquerait de vous lasser un tantinet, je suppute), je ne vois pas trop quoi dire. Ah si, une dernière chose :
"Il est un estuaire
A nos fleuves de soupirs
Où l'eau mêle nos mystères
Et nos belles différences
J'y apprendrai à me taire
Et tes larmes retenir
Dans cet autre Finistère
Aux longues plages de silence"