fragmentropy
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Album de t (2015)

Brillant, mais peut-être trop pour son propre bien

Thomas Thielen, T pour les intimes, est un de ces artistes furtifs dont les albums, comme le dernier Fragmentropy, sortent loin du bruit et de la fureur des circuits traditionnels, mais parviennent néanmoins à susciter l’enthousiasme des amateurs de rock progressif.


À raison: le rock progressif de T s’apparente quelque peu aux compositions les plus néo-prog du Marillion période Steve Hogarth; la voix de T est d’ailleurs très proche de celle du chanteur anglais, mais ce n’est pas le seul point de comparaison. Disons que c’est Marillion puissance prog, avec des clins d’œil à Genesis.


Rien que le format est typique: des sept pistes qui composent Fragmentropy, la plus courte dépasse les six minutes et la plus longue en fait plus de seize. Au total, on en a bien pour une heure et quart de musique, bien tassé.


L’autre élément qui est évident à l’écoute de cet album, c’est qu’il demande de l’attention; ce n’est pas du easy listening, le truc que l’on écoute en bruit de fond tout en faisant autre chose. On peut, mais on rate quelque chose.


Une écoute attentive au casque révèle la complexité des compositions et leur brillance. Mais, comme le chante T lui-même au début de « Eigenstates », ce n’est pas si simple. Car si Fragmentropy est brillant, il l’est parfois trop pour son propre bien.


À force d’accumuler les bonnes idées, il prend le risque d’étouffer le sujet. Je lui reprocherais de plus une tendance à trop insister sur le chant et ne pas laisser « respirer » les compositions. L’impression générale est parfois pesante.


Mais ces points négatifs ne pèsent pas très lourd face à l’ensemble d’un album qui regorge de belles mélodies exécutées avec talent et bénéficiant d’un son très moderne. Des morceaux comme « A Sky-High Pile of Anarchy », « Brand New Mornings » ou « Shades of Silver » et sa conclusion paroxysmique forment l’épine dorsale d’un album de très haute tenue.


Si, comme moi, vous aviez apprécié le précédent album de T, Psychoanorexia, ce Fragmentropy a de quoi séduire: mélangeant des mélodies très néo-prog avec des structures plus expérimentales, il réussit une alchimie rare.

SGallay
8
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le 10 nov. 2015

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