FROOT par DocteurJekyll

Après plusieurs écoutes de Froot, je peux d’ores annoncer que The Family Jewels, le premier album studio de Marina and The Diamonds demeure mon favori.
Néanmoins, celui est un album pop très gratifiant à écouter pour de nombreuses raisons.
À l’opposé de ses deux derniers albums, Marina Diamandis nous fait comprendre que le courant de sa vie depuis sa notoriété est radicalement différent.
Dans un premiers temps, elle n’a plus recours à cette facade que l’on retrouve dans The Family Jewels -je parle vraiment de Froot ensuite promis- où elle dépeignait une mélancolie béante, camouflée par une pop indie ou au sein d’Electra Heart, une galerie d’histoires portée par le personnage au nom éponyme. Ici, elle l’affirme dès les premières notes de "Happy", la ballade introductrice "I found what I'd been looking for in myself/Found a life worth living for someone else".
Cette affirmation de l’ensemble de soi, est le thème récurrent : Blue évoque son passé avec cette sensation de « blues" dont elle est fin prête à se détacher, Can’t Pin Me Down met l’exergue sur sa singularité, le fait de ne pas pouvoir la placer dans une case prédéfinie - chose habituelle chez les chanteuses de pop, Solitaire semble être une ode à son introversion - contre laquelle elle a lutté - maintenant devenue une force à part entière "Watch my life unfold all around me/like a beautiful garden" ou enfin Savages, sur le regard qu’elle porte sur l'humanité d’un point de vue macroscopique, microscopique et métaphysique (rien que ça?)
Musicalement parlant, Froot est une surprise. La première chanson du même nom dévoilée de cet album (chaque mois permettait la découverte d’une nouvelle piste, comme un calendrier d'avent annuel) démarre comme un ancien rythme funk, accompagnée de la voix de Marina qui n’a jamais été aussi forte et portante.
Blue, Weeds, Savages en plus de cette dernière sont les points forts du disque car ils oscillent entre paroles fluides et rythmes atypiques. Je suis un peu moins fan de Gold, I’m a Ruin ou Forget qui paraissent plus fades à coté.
Enfin, les deux ballades principales, Happy et Immortal qui closent Froot demeurent mes favorites car c’est au sein de celles ci que Marina apparaît à la fois la plus forte et la plus vulnérable.