C'est fou le nombre de groupe de rock avec une réputation de concert formidable qui n'ont accouché que de simples lives avec des titres à rallonge, des solos de batterie et des jams sessions plus ou moins débridées. Moi j'aime pas beaucoup les concerts, dans la balance de tous ceux que j'ai pu faire, je m'y suis plus de fois fait chier grave que goûté à l'extase, d'ailleurs j'en ai déjà quitté plusieurs en cours et puis c'est pas la manière dont j'ai envie d'écouter la musique. Cela dit, j'aurais aimé fêter le nouvel 1970 avec le Band of Gypsys au Fillmore East, voir les Stones en 69 au Madison Square Garden, Clapton durant les 70's et suivre toutes les tournées de la troupe Parliament Funkadelic pendant cette décennie.
Je crois savoir que ce concert comporte une singularité car le groupe, s'apparentant de plus en plus à un collectif en perpétuelle refonte, vient de changer sa section rythmique et que le batteur a commencé avec eux genre une semaine ou deux plus tôt, et n'a donc pas eu le temps de répéter.
Si on récapitule, George Clinton et ses acolytes, ont, tout d'abord, fondé "The Parliaments", groupe de Soul Doo Wop, sans trop de succès. En gardant quasiment les mêmes, il s'ouvre au rock et fonde Funkadelic, bien sûr la rencontre avec le jeune prodige de la guitare Eddie Hazel ouvre des perspectives, et c'est après trois albums que seule l'entité Funkadelic commencera ce concert. Je raconte ça car un équilibre parfait se forme entre le rock et la soul, un équilibre qui n'existait pas jusque là en studio, et non seulement l'avenir de Funkadelic en pâtira par la suite, avec un coté de plus en plus funky à chaque album, mais surtout en découlera l'avènement de Parliament, partie la plus sucrée du P-Funk.
Alors la pochette est pourrie, les mecs ont l'air délurés mais ils ne faut pas s'y fier, se croque ici une grosse partie du son Soul, Funk Rap Rn'B des 40 prochaines années. Pas mal pour un groupe de rock.