Gala Mill
7.5
Gala Mill

Album de The Drones (2006)

On n'entre pas dans cet album comme dans un moulin, mais plutôt comme dans un musée. On y trouve des tableaux d'auteurs variés, qu'on aurait pas forcément vus l'un à côté de l'autre, parfois bien en évidence comme ceux des Pixies ou des Queens of the Stone Age, parfois plus discrets, cachés dans les coins un peu sombres. C'est un musée qui donne l'impression d'être plutôt familial, mais qui n'a pas été entretenu depuis un moment : c'est crasseux et un peu abandonné.


À la première visite, on a l'impression d'un album gauche, qui juxtapose différentes formes de musique sans trop de logique, avec des rythmes et des ambiances changeantes. Mais on est déjà touché, on est pris aux tripes par les rythmes lancinants de Jezabel ou par le passage du parfait au divin de I'm Here Now. On réécoute, et le tout prend une nouvelle saveur, on remarque des passages qui n'avaient pas marqué la première fois. On finit suspendu aux lèvres du chanteur quand il nous raconte Sixteen Straws.


Et alors, je sais que la métaphore du vin qui devient meilleur au fil du temps est usée jusqu'à la corde, mais pour le coup, du vin de Tasmanie, c'est pas courant, non, alors ça passe hein ? D'une réécoute presque uniquement motivée par l'impératif de la critique, on passe à encore d'autres réécoutes, de plus en plus motivées par le seul plaisir de hocher doucement de la tête sur ces rythmes si envoûtants.


On se perd ainsi dans les recoins les moins éclairés du musée, on farfouille un peu, et à force de souffler la poussière, on découvre des œuvres d'une qualité rare. Et, surprise, cet album qui n'était au départ pas vraiment engageant se révèle posséder une âme et cacher quelques belles qualités.


Tout n'est certes pas parfait, j'ai du mal à trouver un intérêt à I don't ever wanna change par exemple, mais cette atmosphère pesante construite à l'aide de guitares saturées, d'une voix traînante et d'une batterie toujours un poil en retard est des plus réussies... Un trésor difficile à exhumer mais qui vaut le détour !


[Cette critique est écrite dans le cadre du Petit salon de musique Senscritiquien de Couac auquel je vous encourage vivement à participer parce qu'en voilà une idée qu'elle est trop chouette]

Nordkapp
6
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Créée

le 5 févr. 2014

Modifiée

le 9 févr. 2014

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Nordkapp

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