Get Behind Me Satan par benton
Je ne suis pas spécialement fan des White Stripes, je les trouve trop bourrins et caricaturaux pour me convaincre pleinement. C'est pour cela que si je dois garder un de leurs albums, c'est sans conteste Get Behind Me Satan, car la musique y est plus variée, tantôt folk, tantôt exotique (le marimba constitue presque à lui seul l'identité du disque, s'il n'y avait pas le piano), et davantage portée vers la pop que vers le rock gras du bide.
On a ainsi droit à des morceaux très funs et ludiques, comme le groovant My Doorbell, The Denial Twist ou Take Take Take. C'est sans doute moins fou, moins radical, mais c'est surtout plus écoutable et plus subtil, la singularité des compositions de Jack White ressortant de manière plus évidente. Cela n'empêche pas un petit blues de derrière les fagots à l'image d'Instinct Blues et sa distorsion furieuse, ou des trucs plus nerveux comme Red Rain (qui retombe dans la caricature à mon sens ; ce n'est pas parce que Jack White fait mumuse avec le thème de 30 millions d'amis que le morceau ne demeure pas un gros machin de trois tonnes composé à la truelle) et Blue Orchid (qui se révèle accrocheur malgré les apparences).
C'est ce genre de morceaux qui, cumulés, transforment les autres albums en bouillie électrique continue. En limitant les excès de décibels, Get Behind Me Satan se démarque sans mal de ses compères et trouve un juste équilibre dans ce qui rend les White Stripes malgré tout intéressants.