Longtemps, trop longtemps, le R&B est resté une terre peuplée d'artistes similaires, se contentant de servir un concentré de rondeurs sirupeuses avec plus ou moins de talents.
Fort heureusement, une nouvelle génération a compris que le genre était une mine d'or inexploitée qui ne demandait qu'à évoluer. Des Blood Orange, Frank Ocean sont apparus et ont fait plein de petits, dont peut se réclamer liv.e.
Poussant le curseur alternatif au moins aussi loin qu'un Yves Tumor, la chanteuse de Dallas maitrise les codes néo-soul qu'elle n'hésite pas à tortiller, remuer dans des ressorts psyché, parfois teinté d'électronique, parfois de spoken-work à l'attitude punk, sur des plages ne dépassant rarement les deux minutes. tout en rupture.
Vu comme ça, et à première oreille, on peut être surpris voire dérouté mais il y a quelque chose de fascinant et d'hypnotique dans cette musique, chaque écoute vient donner un peu plus d'épaisseur au projet. Si la première étape est passée sans encombre alors le charme opère avec une magie certaine, pour peu d'être sensible à ce genre d'escapade.
Une démarche artistique à applaudir quoiqu'il en soit.